100 jours sans Buhari et toujours Boko Haram
16 août 2017Au Nigeria toujours, voilà 100 jours que Muhammadu Buhari est absent du pays et se fait soigner à Londres. Des voix s'élèvent pour demander au président nigérian de démissionner du pouvoir, une question sur laquelle Nigérians du nord et du sud sont divisés.
Les hashtags #RemainAndRestore et #ResumeOrResign et sont très utilisés sur les réseaux sociaux. Les partisans de Muhammadu Buhari veulent croire en son retour annoncé au pays dès que les médecins britanniques lui permettront.
D'autres Nigérians se sentent abandonnés par leur chef d'Etat dont ils ignorent le véritable état de santé et regrettent son absence au pays avec humour...
... ou gravité.
Pendant ce temps, suite aux attaques de la secte Boko Haram contre l'université de Maiduguri, dans le nord du pays, 70 enseignants ont décidé de quitter l'établissement. Leur décision va compliquer plus encore la vie des étudiants qui s'efforcent de poursuivre leurs études, en dépit des dangers permanents.
Reportage à Maiduguri
Le professeur, Hamzat Uba, est un des enseignants qui n'a pas encore déserté son poste. Il dénonce la lourdeur administrative des autorités nigérianes pour achever la clôture qui est censé protéger l'enceinte de l'université des attaques de kamikazes : "L'université de Maiduguri possède uniquement une clôture devant le bâtiment mais en revanche rien sur l'arrière qui donne sur une grande forêt. Les attaques de boko haram utilisent en général ce passage. Si cette partie était clôturée, cela réduirait les incursions des kamikazes sur le campus. Allons nous continuer à regarder sans rien faire jusqu'à ce que Boko Haram prenne le contrôle de l'université? Il est grand temps d'agir. C'est le temple du savoir ici, bon sang!"
Les étudiants de l'université de Maiduguri se disent déterminés à terminer l'année académique en dépit des attentats à répétition qui ont endeuillé l'endroit : "C'est vraiment malheureux ce qui passe ici mais nous sommes plus intéressés par nos études et nos résultats. Quelles que soient les activités de boko haram, rien ne va nous arrêter pour atteindre nos objectifs académiques", dit l'un d'entre eux. Un autre ajoute: ""Nous avons déjà commencé nos examens, et nous sommes résolus à continuer."
Le syndicat des enseignants des universités publiques a entamé une grève illimitée depuis le 14 août afin de revendiquer une amélioration salariale et de meilleures conditions de travail.