Allemagne : Olaf Scholz perd la confiance des députés
16 décembre 2024En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz a perdu le vote de confiance au Parlement ce lundi (16.12).
Il s'agit d'un sabordage planifié. Depuis l'implosion du gouvernement, le 6 novembre, avec le limogeage du ministre des Finances du parti libéral, le chancelier dirigeait un gouvernement minoritaire.
En posant la question de confiance et en perdant le vote, comme prévu, il obtient la dissolution de la chambre basse, ouvrant la voie à des élections législatives anticipées. Le résultat est conforme à l'objectif: parmi les députés présents, 394 ont voté contre la confiance tandis que 207 ont voté pour, avec 116 abstentions.
C'est désormais au président allemand, Frank-Walter Steinmeier, qui occupe avant tout un rôle symbolique et se place au-dessus de la mêlée pour représenter l'Etat en Allemagne et à l'étranger, de dissoudre le Parlement sous trois semaines et de convoquer ces élections anticipées.
Des élections anticipées fin février
On en connaît a priori même déjà la date : le scrutin pourrait se tenir le 23 février. Avant même ce vote de confiance, les partis s'étaient mis d'accord sur cette date. Le président allemand a lui aussi signalisé qu'il était favorable à cette date.
L'Allemagne n'a en fait connu que trois élections législatives anticipées. A chaque fois, le chancelier a posé et perdu la question de confiance intentionnellement, comme Olaf Scholz aujourd'hui.
Avant la réunification, en 1972, le chancelier ouest-allemand Willy Brandt était ainsi parvenu à renforcer sa majorité. En 1983, Helmut Kohl s'était offert, lui aussi, les coudées franches par des législatives anticipées. Mais en 2005, Gerhard Schröder avait commis une erreur de calcul et perdu le pouvoir au bénéfice d'Angela Merkel.
Vers une alternance politique
Cette-fois aussi, l'Allemagne se dirige vers une alternance politique. Tous les sondages donnent une nette avance aux conservateurs, devant l'extrême droite, suivie des sociaux-démocrates d'Olaf Scholz. Lors de son discours aujourd'hui devant les députés, avant le vote, le chancelier sortant a plaidé pour des "investissements massifs", notamment dans la défense et pour redresser l'économie du pays.
En face, le chef des conservateurs et favori pour succéder au poste de chancelier, Friedrich Merz, a accusé Olaf Scholz de laisser le pays "dans l'une des pires crises économiques de l'après-guerre".
L'Allemagne va donc vivre un hiver de campagne électorale. Tous les grands partis ont déjà désigné celui ou celle qui briguera la chancellerie.