Au Mali, le blocus djihadiste sur la ville de Léré est levé

Au Mali, la ville de Léré se trouve sur un axe qui relie la région de Ségou, dans le centre, et celle de Tombouctou, dans le nord. Située à une soixantaine de kilomètres de la Mauritanie, la localité était sous embargo djihadiste, ce qui a fortement handicapé les populations, privées de leur liberté de mouvement.

Peu avant 17h, le dimanche 12 janvier, les premiers véhicules ont ainsi fait leur entrée dans la ville de Léré sous les youyous d'une population qui vivait sous blocus depuis le 29 novembre dernier.

Les deux véhicules quittaient la foire hebdomadaire de la localité voisine de Niono qui se tient tous les dimanches. Des denrées de base telles que les pâtes alimentaires, le lait ou encore le carburant commençaient à manquer dans la ville.

Retrouver la liberté de se déplacer

"Une camionnette remplie de mil a également été aperçue à Léré ce lundi vers 11h", confirme un élu communal contacté sur place par la DW.

Rien ne filtre sur les conditions de cette levée du blocus sur Léré qui avait été imposé par le JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans.

Un habitant de la zone préférant garder l'anonymat explique que "cette nouvelle nous soulage car maintenant nous avons la possibilité de nous ravitailler en denrées alimentaires. La levée du blocus facilite les allers et retours, elle nous permet donc de vaquer librement à nos occupations entre les différentes localités du pays".

Auparavant, les voyageurs étaient contraints de passer par Douentza et Mopti, dans le centre, c'est-à-dire d'emprunter des voies de contournement, pour tenter de rallier les localités du sud du pays.

Les blocus, une stratégie à double objectif pour les djihadistes

Mahamadou Bagna, un habitant de la ville de Tombouctou, se rappelle que cela a été "très très dur parce que tout était quasiment bloqué. Rien ne partait, rien ne rentrait non plus. C'était pas facile pour les populations, mais aussi pour les vendeurs".

Le JNIM procède régulièrement à l'imposition de blocus dans la région de Tombouctou pour isoler les populations et tenter de fragiliser l'Etat malien.

Les différents interlocuteurs joints par la DW interpellent les autorités de transition pour davantage de sécurité dans cette partie du Mali.