Biens mal acquis : Teodorin Obiang face à la justice
19 juin 2017Après maints reports, c'est parti pour le procès dans l´affaire dite des biens mal acquis. Un procès que beaucoup d´analystes de l'africaine dont Seidik Abba journaliste et écrivain qualifient de bel exemple pour la lutte contre l´impunité en Afrique :
"C’est un procès pour l’exemple, car s’il se déroule bien et que des condamnations s’en suivent, les autres procès qui sont en cours vont aboutir. Cela va permettre d’aller vers la fin de l’impunité pour les dirigeants qui détournent des biens dans leurs pays. On a trouvé des éléments de preuve dont un parc automobile incroyable dans une des villas de Teodorin. On a aussi trouvé des comptes bancaires, des fantaisies avec 18 millions d’euros de dépenses pour des biens culturels. N’y a-t-il pas d’autres priorités en Guinée-équatoriale ? Il y a une partie de la population qui n’a pas accès à l’eau potable et à l’éducation. Il y a des femmes n’ont pas accès à des maternités pour accoucher."
Le rôle de la France
Au delà de la lutte contre l'impunité, l'association Survie qui milite pour l'assainissement des relations entre la France et l'Afrique, espère beaucoup du procès de Teodorin Nguema Obiang - un grand déballage sur le rôle qu´a joué certaines entreprises françaises dans le mécanisme. Thomas Borrel porte parole de Survie:
"Pour nous, il s’agit de voir le rôle joué par certaines entreprises et banques françaises dans les mécanismes de corruption. Politiquement, il n’est pas normal d’accepter en France qu’il y ait un recel d’abus de biens sociaux, c’est-à-dire que des gens qui, dans leurs pays, ont potentiellement détourné des millions puissent les utiliser librement en France."
La Guinée équatoriale elle, n’a pas l’intention de baisser les bras. Le vendredi dernier, lors d’une conférence de presse, l’ambassadeur équato-guinéen en France, accompagné de l’avocat de l’État, a dénoncé ce qu´il appelle une "opération de diabolisation des dirigeants équato-guinéens". Il a notamment parlé d’un "tribunal médiatique", qui aurait condamné « Teodorin » avant même son jugement.