Attaque djihadiste meurtrière au Bénin
13 janvier 2025La position militaire qui a été visée par les assaillants se situe au niveau du "triple point", une zone frontalière entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Cette attaque intervient un mois seulement après celle survenue en décembre 2024 et qui a enregistré la perte de trois soldats dans le nord du Bénin. Le groupe djihadiste GSIM, affilié à Al-Qaïda, a revendiqué vendredi dans un communiqué cette attaque.
Au regard de son lourd bilan, celle de ce mercredi 8 janvier a suscité beaucoup d'émoi et de tristesse, mais aussi une vive colère. C'en est une de trop aux yeux de Bertin Coovi, consultant en sécurité et défense.
Il affirme que "cette attaque, oui, est une attaque de trop. Mais c'est une attaque qui nous invite à prendre nos responsabilités. Nous avons le devoir de tirer les leçons de ce qui nous est arrivé, de nous réorganiser".
Pavé dans la mare
Dans le camp de l'opposition politique béninoise, des voix se sont aussi fait entendre. Le parti Les Démocrates s'est dit touché par la situation. Il profite de l'occasion pour jeter un pavé dans la mare des dirigeants.
"Nous estimons que nous sommes dans une sous-région et ces hommes sans foi ni loi qui viennent frapper parfois sur notre territoire, frappent du côté béninois et se réfugient dans les autres pays qui nous entourent. Donc pour nous, s'il n'y a pas de coopération militaire, ou si nous ne faisons pas d'actions conjointes avec les responsables politiques et militaires des pays qui nous entourent, cette lutte contre cette nébuleuse sera très difficile", déclare Guy Mitokpè est le porte-parole du parti.
Les actions du gouvernement
Mais le gouvernement béninois n'est pas resté les bras croisés face à ce phénomène, notamment dans sa partie septentrionale. Il a déployé, en janvier 2022, plus de 3.000 soldats pour sécuriser ses frontières dans le cadre de l’opération Mirador. 5.000 autres soldats ont été recrutés récemment pour renforcer le dispositif, avec suffisamment d'équipements. De nombreuses démarches auraient été également initiées à l'endroit des pays voisins. C'est justement à ce propos qu'Irénée Agossa, membre de la mouvance présidentielle, fustige certaines réactions du parti Les Démocrates.
Selonn Irénée Agossa, "personne ne peut accuser encore le Bénin dans le cadre des relations avec les pays limitrophes, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Nous n'avons jamais entretenu des terroristes chez nous pour agresser les autres. Nous défendons notre patrie".
Solidarité nationale
Mais dans l'ensemble, toutes les réactions et réflexions appellent à une solidarité collective face à ces attaques. Le consultant en sécurité et défense, Bertin Coovi, propose que le sujet soit plus élargi.
En attendant, une rencontre avec la hiérarchie militaire est annoncée par le gouvernement. Ce qui permettra sans doute de renforcer les stratégies de riposte et d’adapter les dispositifs de sécurité à la menace des groupes djihadistes.
Une quarantaine d’assaillants aurait été neutralisée par les Forces de défense et de sécurité qui ont réussi à repousser les ennemis lors d’un ratissage.