Ces chefs d'Etat africains contraints de quitter le pouvoir
De François Bozizé à Blaise Compaoré ou encore Omar el-Béchir, la liste des chefs d'Etat africains contraints de quitter le pouvoir ces dernières années est longue. Retour en image sur ces départs forcés.
Chassé du pouvoir pour avoir modifié la Constitution
Mamadou Tandja est renversé le 18 février 2010 par un putsch pour avoir modifié la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Salou Djibo, le chef de la junte devient le nouvel homme fort du Niger. Mamadou Tandja est placé en résidence surveillée puis transféré en prison. Après la présidentielle, la justice rejette les charges retenues contre lui et il est libéré le 10 mai 2011.
Chassé par une révolte populaire
Après 23 ans de règne sans partage, Zine El Abidine Ben Ali s'enfuit en Arabie saoudite le 14 janvier dans la foulée de la révolution. Une révolte née suite à l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, jeune marchand de rue à Sidi Bouzid. Ben Ali meurt le 19 septembre 2019, à 83 ans, à Djeddah des suites d'un cancer de la prostate.
Arrêté pour avoir refusé sa défaite
Le 11 avril, Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis la présidentielle controversée en 2000, est arrêté après plus de quatre mois de crise ayant fait au moins 3.000 morts. Son arrestation fait suite à son refus de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara. Après plus de sept ans de prison préventive à La Haye, il est acquitté par la CPI le 15 janvier 2019.
Emporté par un mouvement de contestation
Mouammar Kadhafi qui a gouverné la Libye d'une main de fer pendant presque 42 ans est tué le 20 octobre 2011 près de Syrte, dans la foulée d'un mouvement de contestation qui s'est transformé en conflit armé. Depuis la chute de son régime, la Libye est déchirée par des conflits fratricides, mais certaines puissances étrangères sont également accusées d'y mener une guerre par procuration.
Victime d'un putsch militaire
Des militaires renversent le régime d'Amadou Toumani Touré (ATT) le 22 mars 2012. Ils l'accusent d'"incompétence" dans la lutte contre des groupes islamistes et la rébellion touareg dans le nord. Il part alors en exil au Sénégal avec sa famille avant de revenir au Mali le 15 Décembre 2019 avec l'accord du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Un départ forcé qui entraine des violences
Dix ans après avoir pris le pouvoir par la force en Centrafrique, François Bozizé est renversé le 24 mars par la rébellion Séléka. Ce putsch déclenche un cycle de violences entre milices chrétiennes et musulmannes. Le 29 mai 2013, un mandat d'arrêt international est émis par la justice centrafricaine contre Bozizé qui s'est exilé au Cameroun. Il a regané Bangui à la mi-décembre 2019.
Déstitué par l'armée
Après des manifestations réclamant son départ, l'armée destitue et arrête Mohamed Morsi le 3 juillet 2013. Président d'un parti issu des Frères musulmans, Morsi est arrivé au pouvoir en juin 2012. Il était le premier président élu démocratiquement en Égypte et le premier civil à occuper ce poste. Il est décédé le 17 juin 2019 au Caire après plusieurs condamnations à des peines de prison.
Démission, exil et changement de nationalité
Blaise Compaoré arrive au pouvoir par un coup d'Etat en 1987. Après 27 ans de règne, il annonce sa démission le 31 octobre 2014, au lendemain d'une journée d'émeutes et de manifestations contre un projet de révision constitutionnelle qui lui aurait permis de rester au pouvoir. Il s'est exilé en Côte d'Ivoire qui lui a accordé sa citoyenneté.
Il cède sous la pression internationale
Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat militaire en 1994, Yahya Jammeh est battu à la présidentielle mais n'accepte pas le résultat. Après six semaines de crise, il quitte le pouvoir le 21 janvier 2017 sous la pression militaire et diplomatique des Etats voisins. Il s'exile en Guinée équatoriale.
Un très long règne qui s'achève brutalement
Robert Mugabe,93 ans, est lâché par ses soutiens et l'armée après 37 ans de règne au Zimbabwe. Le 21 novembre 2017, il présente sa démission alors que l'Assemblée commençait à débattre de sa destitution. Son ancien vice-président Emmerson Mnangagwa, limogé deux semaines plus tôt, lui succède. Robert Mugabe meurt le 6 septembre 2019. La Zanu-PF lui accorde le "statut de héros national".
Les affaires de corruption et la pression de son parti l'obligent à céder le pouvoir
Premier président zoulou d'Afrique du Sud, Jacob Zuma au pouvoir depuis mai 2009 est obligé de démissionner le 14 février 2018 alors qu'il est empêtré dans des scandales de corruption. Il quitte le pouvoir sous la menace d'un vote de destitution et la pression de son parti, l'ANC. Son vice-président Cyril Ramaphosa lui succède.
L'armée à la manoeuvre
Très affaibli depuis un AVC en 2013, Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, au pouvoir depuis 20 ans en Algérie démissionne le 2 avril 2019 après un mois d'une contestation (Hirak) inédite. Ahmed Gaïd Salah, le chef d'état-major de l'armée assume ouvertement la réalité du pouvoir avant une présidentielle controversée. Abdelmadjid Tebboune élu président prête serment le 19 décembre 2019 à Alger.
Destitué puis jugé
Le 11 avril 2018 après quatre mois d'un mouvement populaire inédit, Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans au Soudan, est destitué par l'armée et placé en détention. Après des mois de crise politique, le premier gouvernement de transition vers un pouvoir civil est nommé. Omar el-Béchir est condamné en décembre 2019 à deux ans en institution pénitentiaire pour corruption.