Chine - UE : Un sommet sous tension
20 septembre 2012A Bruxelles, Herman Van Rompuy a chaleureusement accueilli le Premier ministre chinois Wen Jiabao. Le président du Conseil européen a salué la croissance phénoménale du commerce et des liens entre Bruxelles et Pékin ces dix dernières années. Mais derrière cette entente cordiale affichée, des dossiers commerciaux épineux se profilent.
La levée de l'embargo sur les armes
L'interdiction de vente d'armes à Pékin a été adoptée par l'Union europénne il y a 15 ans, après la répression sanglante de la place Tienanmen. Depuis Pékin, qui y voit un affront politique, ne cesse de demander la levée de cet embargo. Dès l'ouverture du sommet, le Premier ministre chinois Wen Jiabao est revenu à la charge sur ce dossier. La république populaire n'hésite pas d'ailleurs à faire du chantage. En début d'année, l'Espagne a obtenu de Pékin six milliards d'euros. En échange, Madrid a officiellement demandé la levée de cet embargo mais la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Suède y sont toujours opposés.
La guerre commerciale
Le domaine de l'energie est également un terrain glissant. Bruxelles vient d'ouvrir une enquête antidumping contre les fabricants chinois de panneaux photovoltaïques. En retour la Chine brandit la menace d'une «guerre commerciale». Autre sujet épineux, la taxe carbonne imposée aux compagnies aériennes polluantes qui survole l'espace européen. Là encore, Pékin agite la menace de repressailles commerciales, la Chine pourait annuler ses commandes auprès d'airbus si cette règlementation européenne était appliquée.
Sur le plan diplomatique, les deux partenaires ont des points de vues radicalement opposés. La Syrie que Pékin refuse de condamner, l'Iran, la Corée du Nord et l'Afghanistan sont autant de sujets qui fâchent.