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PolitiqueCorée du Sud

La Corée du Sud a (encore) un nouveau président

27 décembre 2024

Président par intérim, Han Duck-soo a été destitué par l'Assemblée et remplacé par Choi Sang-mok, ministre des Finances. Retour sur trois semaines d'instabilité politique.

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Choi Sang Mok
Choi Sang Mok est le nouvel homme fort de la Corée du SudImage : Bae Hoon-shick/Newsis/AP/dpa/picture alliance

Le 3 décembre dernier, vers 13h TU, le président Yoon Suk Yeol est apparu à la télévision pour une allocution inattendue, annonçant la loi martiale en réponse à un blocage du budget au Parlement, dominé par l'opposition.

Impopulaire dans son pays, le dirigeant conservateur de 63 ans affirmait vouloir protéger la Corée du Sud des "forces communistes nord-coréennes" et "éliminer les éléments hostiles à l'État". Il a ordonné l'interdiction des activités politiques et la mise sous scellés du parlement, tandis que des hélicoptères atterrissaient sur le toit de l'Assemblée.

Deux heures plus tard, environ 190 députés réussissent à entrer dans l'Assemblée, après avoir été brièvement empêchés par des soldats.

Les députés votent à l'unanimité une motion bloquant la loi martiale et appelant à sa levée. Quelques heures après l'avoir proclamée, le président réapparaît à la télévision pour abroger la loi martiale.

Deux destitutions coup sur coup

Le lendemain, alors que des milliers de personnes défilent dans la capitale Séoul, l'opposition annonce la déposition d'une motion de destitution contre Yoon Suk Yeol. Bien que ce dernier échappe à la destitution le 7 décembre, grâce au boycott du vote par les députés de son parti, le couperet tombe une semaine plus tard, le 14 décembre, lors d’une seconde motion de destitution : 204 députés votent pour, 85 contre, avec trois abstentions et huit bulletins nuls.

Des milliers de gens devant le Parlement coréen
Des milliers de gens avaient manifesté devant le Parlement coréen pour la destitution de Yoon Suk Yeol Image : Han Myung-Gu//Getty Images

Yoon Suk Yeol est destitué, et l'intérim est assuré par le Premier ministre Han Duck-soo. Mais dix jours plus tard, le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, annonce son intention de faire destituer Han Duck-soo, l'accusant d'avoir "activement participé à l'insurrection" après la tentative avortée de son prédécesseur d’instaurer la loi martiale.

Le ministre des Finances à la rescousse

La sanction est tombée ce jeudi 27 décembre : Han Duck-soo a été destitué à l’unanimité.

"La motion de destitution du Premier ministre Han Duck-soo a été adoptée. Sur les 192 législateurs ayant voté, 192 ont voté pour la destitution", a annoncé Woo Won-shik, président de l'Assemblée nationale.

Le Parlement vote pour la destitution de Han Duck-soo
Le Parlement a voté à l'unanimité pour la destitution de Han Duck-sooImage : Yao Qilin/Xinhua/picture alliance

C'est désormais Choi Sang-mok, ministre des Finances, qui assure l’intérim à la tête de l'État. Il se concentre désormais sur la prévention des risques que pourraient engendrer les troubles internes face à la Corée du Nord :

"La posture doit être maintenue face aux provocations, à la propagande et à l'agitation de la Corée du Nord. Tout en renforçant l'alliance entre la Corée du Sud et les États-Unis, nous devons intensifier nos efforts de coopération avec nos alliés et la communauté internationale", a déclaré Choi Sang-mok.

À noter que la Cour constitutionnelle tiendra demain une première audience concernant la destitution de Yoon Suk Yeol. Un seul vote contre la destitution signifierait le rétablissement automatique de l’ancien président dans ses fonctions.
 

 Ali Farhat, Redakteur DW Afrique
Ali Farhat Journaliste au programme francophone de la Deutsche Wellederpariser