Des progrès relatifs contre la peine de mort
27 mars 2012Selon le rapport annuel d'Amnesty, le nombre de pays ayant recouru à la peine capitale a baissé en 2011, passant de 23 à 20. Mais parallèlement, l'organisation de défense des droits de l'homme a recensé au moins 676 exécutions contre 527 l'année précédente. Les exécutions pratiquées en Chine ne sont pas prises en compte, car Pékin ne divulgue aucun chiffre en la matière. Mais Amnesty estime à "plusieurs milliers" le nombre de condamnés à mort exécutés chaque année dans ce pays.
Le Moyen-Orient en tête de la liste noire
L'Iran, l'Irak et l'Arabie Saoudite occupent les premières places de la liste noire établie par l'ONG. Globalement, le nombre d'exécution progresse de presque 50% au Moyen-Orient par rapport à 2010, avec 558 personnes exécutées, dont 360 en Iran - soit la moitié du bilan mondial. De plus, Amnesty estime,d'après des "informations crédibles", que le chiffre réel des exécutions pourrait être deux fois plus important.
Les Etats-Unis arrivent au cinquième rang avec 43 exécutions en 2011, soit trois de moins que l'année précédente. En Europe, un seul pays, le Bélarus, a exécuté deux condamnés l'an dernier. Quant au Japon, il n'a procédé à aucune exécution - une première en 19 ans.
Légers progrès en Afrique
Face à ce palmarès, l'ONG souligne que l'Afrique progresse sur la voie de l'abolition. En 2011, au moins 23 personnes ont été exécutées à la suite d'une condamnation à mort sur le continent, mais c'est seulement en Somalie, en Egypte, au Soudan et au Soudan du Sud. Plusieurs pays d'Afrique subsaharienne ont instauré des moratoires sur les exécutions. Selon l'organisation, seuls 14 États sur 49 sont classés comme non abolitionnistes.
Enfin, Amnesty estime qu'au moins 18.750 condamnés se trouvaient dans les "couloirs de la mort" à la fin 2011, dont 8.300 au Pakistan. Depuis le lancement d'une campagne en faveur de l'abolition de la peine capitale en 1961, 96 pays l'ont abolie, neuf autres en partie et 35 peuvent être considérés comme de facto abolitionnistes car ils n'ont procédé à aucune exécution depuis dix ans.
Anne Denis est responsable de la Commission "Abolition de la peine de mort" pour Amnesty International France. Ecoutez son interview ci-dessous au micro d'Abilinda Ebinda Ngboko.
Auteur : Anne Le Touzé (avec Reuters, AFP)
Edition : Marie-Ange Pioerron