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Allemagne 2025 : Donald Trump, guerre en Ukraine, Proche-Orient.../ Un homme à l’avant-garde de la protection des forêts anciennes aux Etats-Unis

Reliou Koubakin | Christoph Hasselbach
17 janvier 2025

Peu importe le nom du prochain chancelier allemand, il sera confronté aux mêmes défis de politique étrangère. Aux Etats-Unis, Patrick Mazza, se lance dans la protection des forêts millénaires.

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Le monde aura les yeux rivés sur l’Allemagne, si ce n’est déjà fait, à l’approche des législatives anticipées du 23 février. Quel que soit le gouvernement aux commandes de la première puissance économique européenne, il sera confronté à des défis majeurs en matière de politique étrangère.

C'est le défi de la prochaine coalition gouvernementale en Allemagne. Il s’appelle Donald Trump. Le 7 janvier, il avait demandé aux pays membres de l’Otan dont l’Allemagne d’augmenter leur budget de défense à 5% de leur PIB.  

Deux jours plus tôt, Ken Weinstein, le conseiller en politique étrangère du président élu américain, donnait déjà le ton sur Deutschlandfunk : "Trump attend de l’Allemagne qu’elle comprenne que sa sécurité ne dépend que d’elle-même", disait le conseiller sur la radio publique allemande. Ce que confirme aussi Thorsten Benner, directeur du Global Public Policy Institute de Berlin.   

"Il est désormais clair que l'ancienne formule selon laquelle nous pouvons compter sur les Etats-Unis pour notre sécurité n'est plus valable et que Trump n'était pas l'exception à la règle", constate Thorsten Benner. Selon lui, "les quatre dernières années de Biden ont été les derniers soubresauts du vieux transatlantisme, et nous devons nous préparer à un monde où nous devrons assumer beaucoup plus notre propre sécurité en Europe, et ce dans une situation où nous sommes en guerre sur le continent européen." 

Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius échange à Kiev avec le président ukrainien Volodymyr Zelenski (14.01.2025)
L'Allemagne est le deuxième pourvoyeur d'aide militaire à l'Ukraine derrière les Etats-UnisImage : Gleb Garanich/REUTERS

L'Allemagne en premier soutien de l’Ukraine ? 

Donald Trump a récemment répété qu'il souhaitait réduire le soutien à l'Ukraine et a appelé à un "cessez-le-feu immédiat". L’Allemagne est aux côtés de l’Ukraine quelque soit le résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, disait avant la victoire de Trump la cheffe de la diplomatie allemande. Thortsen Benner entrevoit une solution à la guerre en Ukraine qui ne mettrait pas de côté l’Allemagne et le reste de l’Europe.   

"L'Europe pourrait-elle prendre le relais de ce que les Etats-Unis ont fait jusqu'à présent (en Ukraine) ? Militairement non, mais financièrement oui. Et le deal avec Trump pourrait en effet ressembler à ceci : nous payons pour que vous continuiez à fournir du matériel militaire à l'Ukraine, mais à nos frais, parce que c'est dans notre propre intérêt." 

Selon Thorsten Benner, l’Allemagne doit alors beaucoup contribuer.  

Le deuxième grand chantier de l’Allemagne en matière de politique étrangère est le Proche-Orient. La ministre allemande des Affaires étrangères s’est rendue en Syrie pour rencontrer les nouvelles autorités après la chute de Bachar al-Assad. Si nous ne sommes pas là, d'autres combleront ces lacunes, avait justifié Annalena Baerbock cette semaine. Sa collègue de l’intérieur Nancy Faeser envisage tout à fait d'accorder la possibilité aux réfugiés syriens vivant en Allemagne de se rendre en Syrie sans que cela n’affecte leur statut. Un million de Syriens vivent en Allemagne. Enfin Berlin plaide pour un assouplissement des sanctions de l’UE contre la Syrie. 

Mais la situation en Syrie n'est que le dernier événement important dans la région. 

Le grand écart de Berlin dans la crise au Proche-Orient

Après les attaques terroristes du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et les représailles israéliennes dans la bande de Gaza et contre le Hezbollah au Sud-Liban, le gouvernement fédéral a tenté de faire le grand écart : d'une part, il a défendu la sécurité d'Israël comme "raison d'Etat". D'autre part, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock s'est engagée, lors de nombreux voyages dans la région, à défendre les intérêts des Palestiniens et à promouvoir la désescalade. 

"Le grand écart n'était pas parfait, mais il aurait été difficile de le faire autrement que ce qui a été fait jusqu'à présent", fait remarquer Hans-Jakob Schindler, spécialiste du Proche-Orient au sein de l’ONG Counter extremism project. Il est catégorique : "Aucune position allemande ou européenne plus forte ne se développera pour influencer ce conflit d'une manière ou d'une autre."  

De la fumée s'élève au-dessus de l'immense destruction dans la partie nord de la bande de Gaza, vue de l'intérieur d'Israël (16.01.2025)
Selon des experts, l’Allemagne a eu moins de poids dans les discussions au sujet de la guerre entre le Hamas et Israël Image : Jim Hollander/UPI Photo/IMAGO

Autre sujet où la prochaine coalition en Allemagne est attendue : la Chine considérée comme un partenaire, un concurrent et un rival systémique.   

La ministre cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, voulait avant tout se laisser guider par des valeurs. Elle a évoqué ouvertement les violations des droits de l'Homme avec des partenaires commerciaux importants comme la Chine. Cela lui a valu en 2023, lors d'une conférence de presse avec le ministre chinois des Affaires étrangères de l'époque, Qin Gang, le reproche suivant : "Ce dont la Chine a le moins besoin, c'est d'un donneur de leçons de l'Occident." 

Il existe désormais un large consensus au sein de la classe politique allemande sur le fait que l'Allemagne doit jouer un rôle plus actif en matière de politique étrangère et de sécurité. Mais la population ne semble pas adhérer sans réserve à cette idée. Dans un sondage commandé par la Fondation Körber peu après l'élection américaine et la rupture de la coalition gouvernementale en Allemagne, 73 % des personnes interrogées se sont prononcées en faveur d'un investissement accru de l'Allemagne dans la sécurité européenne. Mais 58 pour cent s'opposaient à ce que l'Allemagne assume un rôle de leader occidental si les Etats-Unis se retiraient sur la scène internationale. 

Il semble qu'il ne sera pas si facile pour un nouveau gouvernement fédéral, quel que soit le chancelier, de convaincre les Allemands d'assumer davantage de responsabilités en matière de politique étrangère. 

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Patrick Mazza, défenseur des forêts anciennes aux Etats-Unis 

Patrick Mazza, défenseur de l'environnement
Patrick Mazza défend les forêts anciennes depuis plus de 40 ans aux Etats-UnisImage : Alexis Gacon/DW

La côte Pacifique des Etats-Unis abrite des forêts majestueuses peuplées de séquoias et de cèdres rouges colossaux, rivalisant en taille avec les gratte-ciels urbains. Depuis les années 1990, une législation protège ces arbres millénaires et leur écosystème unique. Cependant, dans des Etats comme l'Oregon et Washington, l'exploitation d'arbres centenaires demeure une source de revenus importante, malgré leur valeur écologique indéniable. Ces régions maintiennent un équilibre délicat entre préservation et économie forestière, cette dernière finançant des services essentiels comme l'éducation et la santé dans des communautés qui prospèrent à l'ombre de ces géants végétaux. Le reportage d'Alexis Gacon. 

 

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