Surnommé "le deuxième poumon de la planète" après l’Amazonie, le bassin du Congo abrite près de 200 millions d’hectares de forêts tropicales, soit 70 % de la couverture forestière africaine. Ces forêts jouent un rôle clé dans la régulation du cycle des pluies, la séquestration du carbone et la préservation des moyens de subsistance de millions de personnes. Pourtant, elles diminuent de 1 à 5 % chaque année, victimes de l’exploitation forestière et minière illégale.
Selon une récente étude du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique, les activités illicites menées par des réseaux criminels, souvent en complicité avec des acteurs locaux corrompus, coûtent au continent 17 milliards de dollars annuellement. Ce pillage compromet à la fois la biodiversité et les ressources vitales des populations locales.
Les enjeux pour les pays riverains
Six pays concentrent la majorité de ces forêts : le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC), la Guinée équatoriale, le Gabon et la République du Congo. Bien que des initiatives existent pour renforcer la gouvernance et la traçabilité dans le secteur forestier, les pratiques illégales continuent de proliférer, notamment autour des bois durs rares exportés majoritairement vers la Chine.
Le Gabon, par exemple, où 90 % du territoire est recouvert de forêts, figure parmi les acteurs majeurs de la conservation. Marc Ona Essangui, secrétaire exécutif de l’ONG Brainforest et membre du bureau du Sénat de la transition gabonaise, insiste sur l’importance de préserver ce patrimoine pour garantir les droits des populations autochtones et lutter contre la déforestation galopante.
Initiatives locales pour contrer l’exploitation illégale
En RDC, les autorités d’Ituri annoncent la création de parcs à bois à Mahagi et Aru, à la frontière ougandaise. Ces infrastructures visent à freiner l’exploitation et l’exportation illicites de bois dans une région marquée par l’insécurité chronique liée aux exactions des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF).
En RCA, la situation est tout aussi préoccupante. La crise politique a favorisé la prise de contrôle des ressources forestières et minières par des groupes armés. L’État, affaibli, peine à rétablir une gouvernance efficace, laissant la biodiversité du pays à la merci d’une exploitation informelle destructrice.
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