Le torchon brûle entre Ankara et Berlin
6 mars 2017La communauté turque d'Allemagne, forte d'environ trois millions de personnes, constitue pour le président Recep Tayyip Erdogan un important réservoir électoral. Mais, souligne la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung, "L’Allemagne ne peut avoir aucun intérêt à ce que des ministres turcs mènent sur son sol des meetings de propagande en faveur d’une réforme constitutionnelle qui renforcerait encore les pouvoirs et l’autoritarisme du président Erdogan. Les injures verbales proférées par Ankara contre le gouvernement de Berlin et l’Allemagne sont totalement inacceptables...", estime la FAZ en allusion aux déclarations du président Erdogan selon lequel Berlin utiliserait des méthodes nazies.
"Il ne s’agit plus seulement de déclarations bizarres d’un quelconque orateur, relève la Süddeutsche Zeitung; mais du fait que cet orateur utilise son pouvoir pour maltraiter des milliers de concitoyens et qu’il veut encore renforcer son pouvoir en menant aussi sa propagande sur le territoire allemand. Et cela change tout. Il serait étrange que, d’une part l’Allemagne proteste contre l’arrestation du journaliste germano-allemand Deniz Yücel et d’autre part, laisse sur son sol celui qui a décidé de l’arrêter, justifier en public cette arrestation !"...
La taz, die tageszeitung pour sa part, remarque: "Il est certain que les dernières interdictions faites aux ministres turcs de mener campagne en Allemagne ne contribueront pas à faciliter la libération rapide du journaliste Deniz Yücel. Il est certain aussi que ces interdictions vont jouer en faveur du président Erdogan. Pour lui il est facile maintenant de reprocher aux Européens leur parti-pris et leur double morale."
Les accusations de Donald Trump envers Barack Obama suscitent le scepticisme
Le président américain Donald Trump persiste dans ses accusations d'écoutes téléphoniques dont il aurait été victime de la part de son prédécesseur Barack Obama.
"Peut- on vraiment s’imaginer que le président de la première puissance mondiale dénonce une affaire d’écoute illégale hautement explosive et injurie son prédécesseur dans les pires termes, sans détenir une preuve quelconque pour ces affirmations? ", s’interroge le quotidien Kölner Stadt-Anzeiger. Deux possibilités sont envisageables, souligne l'éditorialiste:
soit l’histoire de Donald Trump est vraie, et dans ce cas les Etats-Unis doivent faire face à une crise constitutionnelle et au pire scandale depuis Watergate il y a 45 ans. Soit, Trump a fait cette monstrueuse déclaration sur la seule base de rumeurs. Dans ce cas on doit douter de la capacité du président américain à gérer les affaires du pays !", conclut le journal de Cologne.