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Elections nigérianes sous la menace de Boko Haram

11 février 2019

Le pays fait face depuis dix ans à l’insurrection armée islamiste conduite par Boko Haram. Les populations civiles sont les premières victimes et sept millions de personnes dépendent ainsi de l'aide humanitaire.

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Frieden schaffen in Mubi Wahlplakate
Image : DW/K. Gänsler

"La ville n'est pas sécurisée, nous profitons des moments d'acalmie "(Iddowu, expert sécurité chez Plan International)

Le président Muhammadu Buhari, candidat à sa propre succession, a promis de détruire Boko Haram en durcissant la réponse militaire mais cette stratégie est insuffisante pour  vaincre la secte terroriste. 

L'hélicoptère reste le seul moyen sûr pour qui souhaite quitter Maiduguri et rejoindre la ville de Gwoza dans l'Etat du Borno. Le voyage par voie terrestre est très risqué à cause de la présence des combattants de Boko Haram.

Gwoza a été arraché au contrôle de Boko Haram. Mais la sécurité n'y est toujours pas garantie, comme en témoigne Iddowu, un expert de la sécurité qui travaille pour l'ONG Plan International. "Non, la ville n'est pas sécurisée au vrai sens du terme. Nous profitons juste de moments d'accalmie. Souvent, deux heures après notre départ, la situation change et la localité n'est plus accessible," souligne l'expert.

Selon Iddowu, cette persistance de l'insécurité indique que Boko Haram bénéficie de soutiens parmi la population. A Gwoza, il y a des centres d'accompagnement où certains ex-otages de Boko Haram sont pris en charge. Un travail compliqué surtout dans les centres situés non loin des bases des insurgés. Le président Muhammadu Buhari s'est fait élire en 2015 sur la promesse d'éradiquer le groupe mais quatre ans plus tard son bilan est critiqué. 

Hauwa Adamu est une des nombreuses victimes de Boko Haram. Elle a fui Maiduguri avec ses six enfants mais continue d'espérer.  "C'était terrible dans notre village. On ne pouvait pas dormir et il n'y avait quasiment pas à manger. Je souhaite que Boko Haram disparaisse rapidement," conclut Hauwa.

Nigeria | Flüchtlingslager in Pulko
Image : Getty Images/AFP/S. Heunis

Alors que les candidats rivalisent de promesses, l'analyste politique Hussaini Abdu pense qu'il est illusoire de prétendre ramener la paix en se basant uniquement sur la réponse militaire. "Boko Haram ne peut pas disparaître avec la solution militaire. Il faut des négociations, avec une aide extérieure pour trouver un consensus. Dix ans de guerre, c'est très, très long et il faudra deux décennies pour enlever les germes de la haine de cette région," conclut l'analyste politique.

Boko Haram a prêté allégeance à l'organisation "Etat islamique" en 2015 et semble se concentrer depuis sur les cibles militaires. La scission en 2016 du mouvement rend plus difficile encore le règlement de cette crise.

 

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum