Guinée : Ibrahima Sakho rêve d’un État de droit
18 octobre 2020Au cours d’une interview accordée à la DW, Ibrahima Sakho, président du parti Changement, Progrès et Unité pour la Guinée (CPUG), un parti centriste, estime que la présidentielle de ce 18 octobre est anticonstitutionnelle.
Près de cinq millions et demi de Guinéens ont commencé à voter ce 18 octobre pour choisir leur prochain président de la République, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle. Douze candidats sont en compétition, dont le président sortant, Alpha Condé, 82 ans, qui brigue un troisième mandat controversé, et son principal challenger, le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, âgé de 68 ans.
Outre ces deux poids lourds de la vie politique guinéenne, dix autres candidats sont présents. On peut citer Ousmane Kaba, Abdoul Kabélé Camara ou encore Ibrahima Abé Sylla, tous d’anciens proches collaborateurs du président guinéen.
Deux femmes sont également en lice : Makalé Camara et Makalé Traoré.
Mais les dix autres candidats, quasiment tous d’anciens collaborateurs du président Alpha Condé, ont peu de chances de faire plus que de la figuration car ils n’ont pas de véritable ancrage dans le pays.
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Vote ethnique
Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo pourront, pour leur part, compter sur les voix des électeurs de leurs fiefs respectifs : la Haute Guinée, qui a le plus grand nombre d’électeurs, la Guinée Forestière, la Basse-Guinée pour le premier, et la Moyenne Guinée pour le second.
Une autre question demeure cependant : comment vont se comporter les électeurs des autres leaders du Front national de défense de la Constitution, (FNDC), qui ont décidé de boycotter le scrutin ?
Selon Ramadan Diallo, chercheur au groupe de réflexion Wathi, le vote est souvent ethnique et communautaire en Guinée. Ainsi, les Malinkés et les Peuls, les deux ethnies auxquelles appartiennent Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, sont les deux principaux groupes ethniques du pays et les plus nombreux.
Restaurer l’Etat de droit
Ibrahima Sakho, président du parti CPUG, indique que cette présidentielle est contraire à la Constitution. C’est pourquoi, il plaide pour la restauration de la Constitution du 7 mai 2010. Celle-ci limite le mandat présidentiel à deux. Selon Ibrahima Sakho, il est urgent que l’État de droit et la démocratie soient réinstaurés pour permettre l’éclosion de ce pays. La Guinée, poursuit-il, regorge de beaucoup de richesses minières, dont l’exploitation ne profite pas aux Guinéens, mais plutôt aux multinationales.
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