Homophobie : le triste constat de l'UE
17 mai 2013À l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne dresse un état des lieux des discriminations dont sont victimes les gays et les lesbiennes dans ses pays membres. Pas moins de 93.000 personnes, gays, lesbiennes, transsexuels et bisexuels, ont été interrogées en ligne. Un tiers d'entre elles ont dit avoir subi des menaces, voire des agressions durant les cinq dernières années.
Selon l'enquête, les transsexuels seraient les plus visés. Ce sont également ceux qui ont le plus de mal à accéder aux soins de santé ou à l'emploi. D'ailleurs, sur l'ensemble des personnes interrogées, 20% se disent victimes de discriminations au travail ou dans la recherche d'un emploi, malgré les lois antidiscriminatoires prévues par l'Union européenne. Enfin, plus de 60% des participants ont répondu ne pas oser s'afficher en public, cela concerne particulièrement les hommes, gays ou bisexuels.
Disparités européennes
Il existe toutefois des disparités entre les pays de l'Union européenne. D'après l'enquête, les ressortissants des pays scandinaves, les Belges, les Luxembourgeois mais aussi les Tchèques et les Espagnols sont les moins affectés. Aux Pays-Bas, en revanche, un pays qui a pourtant été le premier au monde à légaliser le mariage homosexuel en 2001, 20% des participants disent rencontrer des difficultés dans l'accès aux services, tels les services bancaires, ou aux loisirs.
Une situation que connaissent même 30% des personnes interrogées en France. Selon l'organisation SOS homophobie, le pays connaît depuis plusieurs mois un regain de violences homophobes alors que le Parlement a adopté fin avril 2013 une loi autorisant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels.
Avec cette enquête, l'Agence des droits fondamentaux veut mobiliser différents acteurs de l'Union européenne. Près de 300 représentants d'organisations diverses se réunissent aujourd'hui à La Haye, aux Pays-Bas, pour tenter d'améliorer la lutte contre l'homophobie.