Inquiétude face aux migrants roumains et bulgares
30 décembre 2013Une expression choc, des peurs irrationnelles ... le choix des mots par l'Union chrétienne sociale n'est pas dû au hasard. Dans une interview, Gerda Hasselfeld, la présidente du groupe CSU au Bundestag, annonce un durcissement de la ligne de son parti contre ceux qu'elle appelle les "migrants de la pauvreté". Elle critique ceux qui détournent volontairement les prestations sociales. On l'écoute : " Lorsque la tromperie aux prestations sociales est prouvée, par des documents falsifiés, un mariage blanc ou toute autre fausse déclaration volontaire, on doit pouvoir non seulement expulser la personne concernée mais aussi l'empêcher de revenir."
Bref "Celui qui fraude est expulsé" cette expression figure dans la motion préparatoire du congrès régional du parti qui se déroule début janvier. La réaction ne s'est pas fait attendre : la nouvelle secrétaire d'Etat aux Migrations, la sociale-démocrate Aydan Özoguz a accusé le parti CSU de "populisme" .
Pas d'arrivée massive de Bulgares et de Roumains
Eh bien c'est justement ce qu'ont voulu savoir les députés du parti du groupe de gauche "die Linke". Et à leur question officielle, le ministère du travail a donné une réponse assez claire : d'après l'expérience faite au moment de l'ouverture à la Pologne et d'autres pays d'Europe de l'Est en 2011, il n'y a pas de répercussions notoires sur le marché du travail et sur le système social à attendre. Actuellement seuls 0,4% des migrants de Bulgarie et de Roumanie perçoivent des allocations chômage ou l'aide sociale. Par contre, certaines communes particuliérement endettées comme Duisbourg, dans l'ouest, ou même Berlin sont en effet débordées par l'arrivée de nouveaux migrants. Reste que l'Allemagne, qui a besoin de main-d'oeuvre qualifiée, profite depuis longtemps de l'arrivée de travailleurs roumains ou bulgares, des médecins, des ingénieurs ou des techniciens...