Joschka Fischer contre la levée de l'embargo sur les armes à la Chine
5 avril 2005Il s'est longtemps tu, mais cette fois, le ministre allemand des affaires étrangères, Joschka Fischer, a profité d'une interview qu'il donnait à l'hebdomadaire die Zeit pour passer à l'attaque. Pour Joschka Fischer l'embargo européen sur les armes à destination de la Chine ne doit pas être levé. Il ne partage pas l'avis de Gerhard Schröder, pour qui la levée de l'embargo serait un « acte symbolique » en direction d'une Chine en voie de démocratisation mais surtout, le gouvernement Schröder juge aussi de son devoir d'intensifier les relations avec ce grands marché d'exportation qu'est la Chine. Le chancelier, qui a obtenu le soutien de Paris, dit représenter la position de son parti, mais les socio-démocrates refusent catégoriquement la levée de l'embargo instauré en 1989 contre Pékin, suite à la répression du mouvement étudiant. Et même près de 16 ans après, la situation des droits de l'homme en Chine reste précaire, de l'avis de Claudia Roth, chef du parti des verts.
« La Chine connaît des violations des droits de l'homme flagrantes. La Chine exécute à elle-seule plus de personnes que tous les pays réunis où il y a la peine de mort. En plus de cela, et c'est un argument supplémentaire, le congrès national chinois a voté une nouvelle loi n'excluant pas l'option militaire vis à vis de Taiwan. »
L'opposition a reproché au chancelier de chercher à affaiblir Joschka Fischer, aux prises avec le scandale des visas de tourisme. D'après le parti chrétien-démocrate, le chancelier utiliserait la faiblesse de Joschka Fischer pour imposer sa politique.
Joschka Fischer devrait aborder le sujet le week-end prochain au cours du congrès des verts. De toute évidence, les verts soutiennent ostensiblement le ministre des affaires étrangères, éprouvé ces derniers temps et celui-ci risque d'être plus présent dans le débat public ces prochaines semaines. Après de longues hésitations, Joschka Fischer a la volonté de témoigner devant la commission d'enquête le 25 avril prochain sur l'affaire des visas. Aujourd'hui il prend ouvertement position contre le chancelier sur la question chinoise.