L’étau se resserre autour de Joseph Kabila
12 juillet 2017Ces menaces américaines surviennent près d’une semaine après que le président de la Céni, la Commission électorale nationale indépendante, a annoncé officiellement l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle dans le courant de l'année.
L’opposition congolaise, pour sa part, ne croit pas en l’efficacité de ce type de démarche qui n’émeut pas Joseph Kabila et ses thuriféraires. C’est pourquoi le chargé de la communication de l’UDPS, l’Union pour la démocratie et le progrès social, Augustin Kabuya, suggère d'aller plus loin: "Ce que les Etats-Unis ont pris comme position, ça nous conforte quand même. Ça nous rassure. Il faut sanctionner même Kabila et sa famille biologique parce que souvent on sanctionne ses collaborateurs et ses collaborateurs là ne sont que de simples exécutants. On ne peut pas seulement sanctionner les exécutants, et laisser les commanditaires."
Vent de panique à Kinshasa?
En juin dernier, le département du contrôle de l’actif étranger du trésor américain a prononcé des sanctions contre plusieurs proches de Joseph Kabila. Même si les résultats de ces sanctions restent discutés, le journaliste Baudouin Wetshi Amba estime que les pressions sèment la panique au cœur du pouvoir congolais : "Selon mes informations, il y a quand même une sorte de sauve-qui-peut. C'est-à-dire que Kabila est tiraillé entre deux camps. Il y a un camp des gens qui pensent que la situation est grave et qu'il faut préparer le départ. On commence à transférer à l’étranger les biens et de l’argent en espèces. Mais il y a un autre groupe qui est prêt à l’affrontement. Et il semble que des dispositions soient prises au niveau de ce qu’on pourrait appeler en anglais "the bad guys". Je crois qu’on s’achemine vers un affrontement."
Une source proche du gouvernement affirme que l'annonce américaine est "un non-événement" et celle-ci annonce une réaction du gouvernement pour demain. "Il y a quelques semaines, les Etats-Unis ont menacé de quitter le Conseil des droits de l'Homme de l’ONU si la RDC refusait une enquête indépendante. Est-ce qu’ils ont quitté?", s’est interrogé ironiquement cette même source. Comme pour minimiser les menaces de sanction brandies par les Etats-Unis.