La Chine peut-elle se réformer?
8 novembre 2012Ce congrès est également l'occasion de faire le point sur les progrès de la Chine, devenue en l'espace de dix ans la deuxième puissance économique du monde. Le président Hu Jintao peut donc se féliciter de ce développement rapide intervenu durant ses deux mandats successifs. Celui-ci a néanmoins souligné les carences du système chinois. Un système capitaliste encore dominé largement par l'État puisque les grandes entreprises publiques continuent de jouer un rôle essentiel.
D'ailleurs, Hu Jintao a tenu à souligner que le point crucial des réformes à venir, selon lui, est de résoudre les relations entre le gouvernement et le marché. Enfin, il a rappelé que la Chine doit devenir moins dépendante des exportations et pour cela, il faut que le pays dope sa consommation intérieure, encore très faible. En l'absence de protections sociales de qualité, les Chinois préfèrent encore largement épargner.
"Provoquer l'effondrement de l'État"
C'est donc tout l'enjeu de l'émergence d'une véritable classe moyenne en Chine. Enfin, le président sortant Hu Jintao a appuyé là où ça fait mal : à savoir sur la question de la corruption : "Combattre la corruption et soutenir l'intégrité est un enjeu majeur et de premier intérêt pour le peuple. C'est là un engagement à long terme pour le parti. Si nous échouons à traiter cette question correctement, elle pourra s'avérer fatale et provoquer l'effondrement du parti et de l'État. Nous devons donc combattre sans répit la corruption, promouvoir l'intégrité et rester vigilant".
Ce 18e congrès a donc essentiellement pour but d'orchestre la passation de pouvoir au sommet de l'État. Mais on est á l'évidence loin d'un processus démocratique. Tout est préparé dans la plus grande opacité. D'ailleurs, le futur président, Xi Jinping, n'est pas connu du grand public ni des journalistes occidentaux. Il est un pur produit de l'appareil.
Celui-ci va être nommé secrétaire général du PC et ce n'est qu'au mois de mars qu'il deviendra officiellement président. Mais il ne s'agira alors que d'une formalité. Xi Jinping va aussi rester sous le contrôle du Comité permanent du Bureau politique qui est divisé entre conservateurs et réformistes. Enfin, Hu Jintao pourrait conserver la présidence de la puissante commission militaire du Parti ce qui lui permettrait d'avoir encore de l'influence.