La renaissance du train en Afrique
Pour améliorer l'acheminement de ses exportations, la Chine investit massivement dans les infrastructures africaines. Sur le continent, le transport ferroviaire fait son retour.
Mombasa, tout le monde descend !
La toute nouvelle ligne ferroviaire Nairobi - Mombasa a été inaugurée le 31 mai 2017. C'est le plus grand projet d'infrastructure depuis l'indépendance du Kenya en 1963. Le Standard Gauge Railway (SGR), d'une capacité de 1.260 passagers, remplace le "Lunatic Express", construit par les colons britanniques.
L'Afrique de l'Est se constitue en réseau
Environ 25.000 travailleurs kényans et 3000 travailleurs chinois ont pris part à la construction de la ligne ferroviaire de 472 kilomètres de long entre Mombasa et Nairobi. Les travaux, dont les coûts s'élèvent à 3,6 milliards d'euros, ont été financés à 90 % par les Chinois. À terme, la ligne doit relier l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi, le Soudan du Sud et l'Ethiopie.
Le TGV Abuja - Kaduna
Une ligne de train a été établie depuis juillet 2016 entre la capitale Abuja et Kaduna, dans le nord du Nigeria. La construction de ces 187 kilomètres de lignes ferroviaires est estimée à environ 800 millions d'euros. La Banque chinoise d'import-export a accordé 450 millions d'euros de crédits à ce projet.
Le chef du gouvernement sur les rails
Invité de marque pour le voyage inaugural de la nouvelle ligne de train : le président nigérian Muhammadu Buhari. Le trajet dure 2 heures et 40 minutes, le ticket coûte 3 euros en classe économique et 4,25 euros en première classe.
Tramway à Addis Abeba
Depuis septembre 2015, la capitale de l'Ethiopie a sa première ligne de tramway, construite par le groupe China Railway - ici aussi, un crédit a été accordé par la Banque d'import-export de Chine. Les Chinois sont engagés dans l'entreprise et dans l'entretien de ce transport urbain jusqu'en 2020. Le relai devrait ensuite être assuré par Ethiopian Railways Corporation.
A Livingstone, le musée du chemin de fer
En Afrique, le chemin de fer a une longue histoire. La première ligne a été ouverte en 1856 entre Alexandrie et Le Caire. Cette locomotive à vapeur a desservi l'actuelle Zambie du début du 20ème siècle jusqu'en 1976, elle se trouve maintenant au musée du chemin de fer à Livingstone.
Des lignes délabrées après la fin de l'empire colonial
De nombreuses lignes de trains ont été construites par les puissances coloniales. Les trains transportaient des matières premières jusqu'à la côte, qui étaient ensuite acheminées par bateau vers l'Europe. De nombreuses lignes sont maintenant hors d'usage. Ces ruines faisaient partie d'une ligne construite en 1914 entre Swakopmund et Walvis Bay, en Namibie.
Le réseau ferroviaire africain, à aménager
Dans un rapport datant de 2015, la Banque africaine de Développement insistait sur l'importance du réseau ferroviaire : cela permettrait un transport de marchandises économiques et soulagerait le réseau routier, principalement dans les agglomérations. Ce rapport regrettait aussi le mauvais état des lignes ferroviaires, qui s'étendent surtout au Nord et au Sud et sont rarement reliées entre elles.
Gares délaissées : reprise prochaine du service ?
Beaucoup de pays africains connaissent une croissance de leurs activités, accompagnée d'un accroissement des besoins en transport. Si la Chine et d'autres financeurs continuent de permettre ces investissements, les gares délaissées, comme celle-ci à Addis Abeba, pourraient bientôt être de nouveau reliées au réseau ferroviaire.
L'Afrique du Sud étend son réseau
Le réseau régional "Gautrain" relie les villes de Pretoria et Johannesburg au plus gros aéroport d'Afrique. Il doit être agrandi dans les prochaines années, passant de 80 à 230 kilomètres. Avec 21.000 kilomètres de lignes ferroviaires, l'Afrique du Sud a de loin le réseau le plus développé du continent, suivi du Soudan (7251 km) et de l'Egypte (5085 km).
Un TGV français dans le port de Tanger
Le train le plus rapide du continent se trouve dans le nord. En juin 2015, un des 12 TGV commandés par le Maroc a été livré. Allant jusqu'à 320 kilomètres/heure, le trajet entre Tanger et Casablanca devrait seulement durer 2 heures et 10 minutes, contre 4 heures 45 auparavant. Dans les années à venir, la ligne devrait être étendue à l'Algérie et à la Tunisie.