La Turquie en position de force?
6 mars 2017Les déclarations du président turc, qui a accusé le gouvernement allemand d’utiliser des méthodes "nazies", en annulant des meetings électoraux en faveur du Oui au référendum sur l'extension de ses pouvoirs présidentiels en Turquie, n'ont pas laissé le monde politique allemand indifférent. À Berlin, on déplore des remarques "absurdes et déplacées", sans trop savoir comment faire face à la multiplication des provocations de Recep Tayyip Erdogan. Le président turc se sent en position de force face à l'Europe - écoutez, en cliquant sur l'image ci-dessus, Dorothée Schmid, responsable Turquie / Moyen-Orient de l'Institut francais des relations internationales (IFRI), auteure de "La Turquie en 100 questions" (2017, éd. Tallandier).
Des provocations qui indignent en Allemagne
Les déclarations se sont multipliées pour dénoncer les propos du président turc, à l'exemple de la députée Sevim Dagdelen, du parti de la gauche, die Linke, pour qui "si quelque chose rappelle le fascisme, alors c’est justement la méthode d’Erdogan de museler la presse et l’opposition – sa politique de violence, les purges au sein de l’appareil d’Etat et ses déclarations haineuses. C’est pourquoi le gouvernement fédéral devrait enfin tirer une ligne rouge et faire comprendre à Erdogan, qu’il a atteint les limites!". Mais à Ankara, Recep Tayyip Erdogan n'est pas impressionné: il s'est dit prêt à faire campagne en Allemagne, assurant que si les autorités l'en empêchaient, il mettrait "le monde sens dessus dessous". Une rencontre entre les ministre des affaires étrangères allemand et turc est prévue, mercredi 8 mars.