L'Afrique, foyer du terrorisme?
15 avril 2016
"Si l'on demande quelle est l'organisation terroriste responsable du plus grand nombre de victimes dans le monde, c'est souvent l'"Etat Islamique " qui vient à l'esprit. Pourtant, souligne la Süddeutsche Zeitung,(dans un article signé par le directeur de la Conférence de Munich sur la sécurité, Wolfgang Ischinger) la plupart des morts sont à mettre au compte d'une toute autre organisation et qui est, elle, africaine : Boko Haram. Ce groupe qui entretemps s'est officiellement allié à l‘Etat Islamique et qui sévit dans de larges régions du Nigeria, du Cameroun, du Niger et du Tchad, n'est de loin pas la seule organisation qui prend l'Afrique en ligne de mire. En l'espace de seulement deux années, entre 2013 et 2015, le nombre d'Africains victimes du terrorisme s'est multiplié par trois ! relève le quotidien de Munich.
Dans le nord du continent, en Libye, s'établit une nouvelle base de l‘Etat Islamique, qui dans ses fiefs en Syrie et en Irak a subi ces derniers temps de sérieux revers et des pertes de territoire. En Afrique de l'Est, les milices al Shebab sont toujours actives. Et même al Qaida, comme le montrent les récents attentats en Côte d'Ivoire, fait parler d'elle dans les tentatives jihadistes pour attirer davantage l'attentnon de l'opinion publique ainsi que de nouvelles recrues.
Des structures jihadistes se forment dans de nombreux autres endroits du continent qui menace de devenir le front le plus explosif dans la lutte anti-terroriste. Et cela n'est aucun cas un problème qui ne regarde que l'Afrique ! Il est grand temps, conclut l'éditorialiste que l'Europe prenne conscience de l'ampleur des dangers qui menacent l'Afrique et que les pays européens renforcent leur engagement sur le continent voisin au sud ! "
L'engagement de l'Europe et de l'Allemagne contre le terrorisme en Afrique
"Le gouvernement à Berlin a décidé de prolonger deux missions de la Bundeswehr en Afrique, relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung: La mission européenne d'instruction des forces armées au Mali qui doit être étendue dans le pays, et la mission d'observation "Atalante" devant les côtes d'Afrique de l'Est qui elle doit être réduite; le nombre maximum de soldats allemands y participant doit passer de 900 à 600 soldats. Au Mali, la mission allemande de formation comptera désormais 300 soldats.
Jusqu'ici, les instructeurs militaires européens ont formé quelque 8000 soldats maliens. Pour continuer et spécialiser cette instruction militaire, les contingents de soldats européens seront aussi déployés dans d'autres villes de garnison. La zone de mission européenne englobera bientôt toute la région de la courbe du fleuve Niger, au sud et incluera aussi les villes de Gao et Tombouctou.
La mission de formation de l'Union européenne au Mali forte de 600 hommes est indépendante de la mission onusienne, qui, aussi avec la participation de la Bundeswehr, assure la sécurisation du processus de paix dans le nord du Mali.
La surveillance maritime à la Corne de l'Afrique, actuellement placée sous commandement d'un officier supérieur allemand, doit se poursuivre à une échelle réduite. Cette mission anti-piraterie s'est révélée être un grand succès, estime le quotidien de Francfort: depuis quatre années déjà, il n'y a plus eu un seul cas de piraterie devant les côtes somaliennes."