Les grévistes acceptent l'accord proposé par Lonmin
18 septembre 2012La nuit dernière, la direction de Lonmin a posé sur la table une ultime proposition. Celle-ci comprenait une prime unique équivalant à 140 euros, assortie d’une hausse de salaire de 75 à 173 euros mensuels selon les échelons. Soit une augmentation de 20% pour la catégorie des foreurs, à l’origine du mouvement.
Un accord difficile
Le noyau dur du syndicat AMCU, qui a soutenu la grève sauvage, n’a pas pris part aux dernières négociations. Et des mineurs en colère ont d'ailleurs commencé apr refuser cette offre de Lonmin, en-deçà de leurs attentes. D'autres ont finalement accepté une hausse des salaires de 22% et indiqué qu'ils reprendraient le travail jeudi.
Quoiqu'il en soit, le mouvement laissera des traces. Sa dureté a amené les grévistes à prendre conscience de leur force dans le bras de fer qui les oppose à la direction, comme l'explique ici l'un d'entre eux: « Nous avons réalisé que c’était nous, les mineurs, qui tirions l’économie de ce pays »
Des organisations non-gouvernementales et des ecclésiastiques appuient les mineurs dans leurs revendications sociales.
Réponse du glaive au bâton
L’évêque Jo Sekoa, à la tête du Conseil sud-africain des Eglises, est à leur côté depuis le début. C'est d'ailleurs lui qui a annoncé l'acceptation, par les mineurs, d'un accord global. Il ne comprend toutefois pas la brutalité de la répression du mouvement :
« L’implication de l’armée n’a fait qu’aggraver la situation. J’étais là quand les militaires ont lancé l’assaut du site, comme des chiens enragés. Les gens ont eu peur d’eux. On ne peut pas en vouloir aux mineurs quand les véritables provocateurs sont ceux qui sont censés maintenir l’ordre et la paix. »
L’armée continuait mardi matin d’assurer la sécurité du site où de nouvelles violences ont éclaté ce week-end. Selon le gouvernement, ce déploiement devait garantir la liberté d’exercice du droit de grève des mineurs, en toute sécurité.
De son côté, le président Jacob Zuma a déclaré craindre que les pertes financières dues à la grève n’entraînent une récession. Plusieurs investisseurs étrangers auraient déjà vendu leurs parts dans des entreprises du secteur minier sud-africain.