Les Guinéens doivent voter le 30 juin
14 avril 2013A l'origine, les législatives étaient prévues dans les six mois suivant l'investiture du président Alpha Condé, en décembre 2010. Mais à cause de désaccords entre le gouvernement et la coalition de l'opposition sur le processus électoral, le scrutin a été repoussé à plusieurs reprises. Le 27 février dernier, une marche organisée par l'opposition pour réclamer un scrutin libre et transparent avait dégénéré en affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, causant la mort de neuf personnes et faisant plus de 250 blessés. Peu de temps après, la date du 12 mai avait été abandonnée pour les élections.
Dialogue politique national
La semaine dernière, les tensions semblaient s'apaiser entre les deux camps : l'opposition a accepté de reprendre les négociations avec le gouvernement. De leur côté, les autorités guinéennes ont décidé de libérer détenus interpellés lors de la manifestation du 27 février et accepté de désigner un facilitateur international pour diriger le cadre de concertation en vue de la tenue des élections législatives.
Restent deux grandes revendications de l'opposition : que la diaspora – qui lui est largement favorable – soit autorisée à voter, et que la gestion des listes électorales soit confiée à un autre opérateur que l'entreprise sud-africaine Waymark.
Comment l'opposition va-t-elle réagir ?
Le décret lu samedi soir à la télévision national indique que le président Alpha Condé convoque les électeurs le 30 juin pour les élections législatives, en accord avec la CENI (Commission électorale nationale indépendante). Le gouvernement affirme par ailleurs que les recommandations techniques de l'OIF (Organisation internationale de la Francophonie) et du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) ont été suivies par Waymark et que le système utilisé par l'opérateur est sûr et permet d'éviter les fraudes.
On ignore encore si l'opposition guinéenne acceptera cette date et ces conditions ou si elle continuera à œuvrer contre la tenue des élections. Les législatives sont la dernière étape d'un long processus de transition vers un régime civil après le coup d'Etat militaire de 2008, suite à la mort de Lansanna Conté. C'est sous l'ancien président, en 2002, qu'avaient eu lieu les dernières législatives en Guinée. Un Conseil national de transition tient actuellement lieu de parlement.