Les migrants en ligne de mire des services secrets
20 novembre 2013Tout d'abord, rien de plus légitime qu'un Etat s'assure que les personnes entrées sur son territoire ne présentent pas un risque pour sa sécurité. Pour cela en Allemagne l'Office fédéral pour la Migration et les Réfugiés réalise plusieurs entretiens avec chaque nouveau migrant.Mais ce que révèle le quotidien Süddeutsche Zeitung est d'une autre dimension: un réfugié somalien notamment a été interrogé très longuement et régulièrement par une institution secrète, "l'Office central pour les interrogatoires" (HBW). Une institution qui relève directement de la chancellerie. Et sur laquelle les parlementaires allemands, malgré leurs demandes, n'ont obtenu que peu d'informations. Les renseignements sous-tirés à ce réfugié, dans le secret le plus total, consistaient notamment en un numéro de téléphone, celui du portable d'un leader d'une milice Al-schebab. Des renseignements qui ont ensuite été communiqués aux services secrets américains et britanniques.
Appui aux drones US
D'après les services américains, ces renseignements - même les plus banals - sont ensuite mis à disposition dans le "fichier central des cibles" américains. Et peuvent servir à "confirmer une cible - voire même à déclencher l'ordre de tuer", d'après les officiers des services de renseignements américains. Une porte-parole du gouvernement allemand a précisé aux médias allemands, qu'il s'agit de questionner des demandeurs d'asiles et des réfugiés qui viennent de région de crise..." et que la participation à ces entretiens se ferait sur la base du libre choix. Le fondateur de l'association de défense des réfugiés "Pro Asyl" estime, lui, que les services secrets contreviennent ainsi au droit d'asile et à la Convention de Genève. Le député Vert allemand et ex avocat Christian Ströbele va plus loin. Pour lui les autorités allemandes pourraient être pénalement considérées comme "complices" d'assassinats commis par les USA. Le gouvernement allemand de son côté refuse, pour des raisons de règle du secret , de prendre position sur les utilisations militaires des renseignements obtenus.