Les mineurs de Rustenburg en colère
8 octobre 2012A Rustenburg, des mineurs jouent aux cartes dans les dortoirs de la mine. Ils ont entamé une grève illégale le 12 septembre. Les grévistes ont donc perdu leur travail. Ils menacent de déclencher des violences si la compagnie minière engage des travailleurs pour les remplacer. « Si je vois des gens qui sont engagés pour me remplacer, c'est sûr, je ne serai pas content, prévient Gaddhafi Mdoda, un des leaders de la grève. Ce sera la guerre ou une seconde version du massacre de Marikana. » A Marikana, les mineurs ont obtenu de fortes hausses de salaire, après un mois de violent conflit, qui a fait 46 morts, dont 34 tués par la police.
Mourir pour une augmentation
Mogapi Ntshole est un élu municipal de l'ANC. Vendredi, il a participé une réunion de conciliaition avec des représentants des grévistes et le directeur d'Anglo Américan à Rustenburg. « Le manager de la mine a dit clairement que les grévistes ne sont plus des employés d'Anglo American parce qu'ils ont tous été renvoyés, rapporte-t-il. De notre côté, nous avons demandé à la municipalité : « Où allez-vous trouver ceux qui vont remplacer les travailleurs que vous avez licenciés ? Vous voulez voir un massacre ici ? ».
Selon lui, les patrons de la compagnie minière sous-estiment la situation : « Ils sont en train de rêver au siège, à Londres : ils disent qu'il n'y a pas de crise. Mais ici, à Rustenburg, il y a une crise. Mogapi Ntshole craint que la situation ne dégénère. « Les gens croient que pour avoir une augmentation, il faut qu'il y ait un bain de sang. C'est inscrit dans leur esprit, vous voyez. S'il n'y pas de morts, il n'y aura pas d'argent. Aussi certains sacrifient leur vie pour que d'autres puissent en bénéficier. »
Depuis Marikana, plusieurs mines se sont mis en grève, mais aussi les transporteurs routiers. Les grévistes utilisent de plus en plus la violence pour se faire entendre, au risque de faire fuir les investisseurs étrangers.