Les positions kurdes dans le nord de l'Irak bombardées par l'aviation turque
25 février 2008Publicité
Le 17 octobre dernier, le Parlement turc avait approuvé une incursion militaire contre les 3500 membres du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, qui utilisent le nord de l'Irak comme base arrière. Depuis, l'aviation a régulièrement bombardé les positions des rebelles kurdes, mais cette fois, une offensive au sol a lieu en parallèle. Face au nombre de victimes, plus de 100 du côté des rebelles, et presque autant du côté des soldats, le gouvernement irakien a fini par sortir de sa réserve et a appelé Ankara à cesser son offensive. Pour Bagdad, il s'agit là d'une menace pour la souveraineté de l'Irak et pour la sécurité de la région: le Kurdistan irakien est la seule région stable du pays, et le gouvernement irakien pourrait être confronté à son administration, accusée par la Turquie de tolérer les rebelles sur son sol voire même de leur fournir des armes. Quels sont les scénarios possibles? La réponse de Jochen Hippler, spécialiste du Proche-Orient: «Je crois que cela dépend beaucoup de l'avenir de l'Irak d'une part. Le gouvernement irakien qui, au début a été plutôt discret, a commencé à demander à Ankara de mettre un terme à cette opération. Au départ, Bagdad n'a pas pris ces bombardements très au sérieux, mais sur la durée, ils nuisent politiquement et militairement au gouvernement irakien. D'autre part, la situation dépend aussi des développements en Turquie.Au début, le gouvernement dirigé par l'AKP a mal accepté le fait d'être poussé par les militaires à une telle opération, car une partie de la base de l'AKP est d'origine kurde. Mais à l'heure actuelle, l'AKP doit faire face à de telles difficultés, notamment en ce qui concerne le port du voile, que cette opération fait diversion et qu'en Turquie on parle moins de foulard que de Kurdes et de cette intervention militaire.»
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