L'harmattan souffle, Bamako grelotte
10 janvier 2020En cette période où souffle l'harmattan, les populations doivent non seulement affronter la baisse des températures mais aussi la réduction de la visibilité liée à la poussière transportée par le vent.
"Nos habitudes ont vraiment changé" explique Mohamed Lamine Maiga, comptable. "Ce n'est plus facile de nous asseoir au grin (lieu de rassemblement des jeunes, NDLR) entre 19 heures et 2 ou 3 heures du matin sans allumer un feu. Donc, on a apporté du bois qu'on enflamme la nuit. Nous avons également cherché des chaussettes pour nous protéger. Se lever tôt n'est pas facile et lorsqu'on se couche, on a envie de dormir plus tard pour ne pas être exposé au vent et à la fraîcheur excessive que nous avons à Bamako"
Protéger les enfants
Pour Fatoumata Sanogo, femme au foyer, ce qui importe le plus en cette période est la protection des enfants : "Maintenant, je prends bien soin de mes enfants lorsqu'ils sortent ou au moment de se coucher. Il faut surtout mettre des pulls. Nous avons aussi du beurre de karité, il faut en frotter la poitrine des enfants. Je crois qu'avec cela, on peut bien s'en sortir durant cette période de l'harmattan."
Une question de ressenti
Diabaté Fatoumata Sangho, responsable du service Prévision générale à Mali Météo, affirme que la situation s'explique "par le vent de l'Harmattan qui se renforce de façon exponentielle mais aussi l'humidité qui diminue. Ce qui occasionne un plus grand ressenti du froid sur le corps humain. A cause du changement climatique, on peut s'attendre à des situations extrêmes sur l'ensemble de notre continent de façon générale et au Mali aussi bien sûr."
Selon Mali Météo, les températures vont commencer à augmenter légèrement à partir de la fin de cette semaine, sur l'ensemble du territoire.