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Que va faire Berlin après le retrait malien du G5 Sahel ?

17 mai 2022

La décision de Bamako survient alors que l'Allemagne a donné son feu vert pour l’augmentation de ses soldats au sein de la Minusma.

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La Bundeswehr est engagée au sein de la Minusma et de l’EUTM
La Bundeswehr est engagée au sein de la Minusma et de l’EUTMImage : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

Le retrait du Mali du G5 Sahel survient moins d’une semaine après la décision du gouvernement allemand d’augmenter le nombre de soldats au sein de la Minusma. Berlin ne s’est pas encore exprimée après le retrait malien du G5 Sahel. 

Mais alors que le Mali quitte tous les organes et instances du G5 Sahel et dénonce les manœuvres d’un Etat extrarégional sans le citer, le professeur Helmut Asche estime que le Mali suit sa logique de séparation avec la France.

"Le retrait du Mali, au moins de la branche militaire du G5 Sahel, est un peu le complément de ce divorce avec la France parce que le G5 Sahel, c’est un secret de polichinelle, était largement dirigé par la France", explique sur la DW le professeur Asche de l’institut d’ethnologie et d’études africaines de l’université de Mayence et spécialiste du Sahel.

"Le retrait du Mali est un peu le complément du divorce avec la France" (Helmut Asche)

(Re)lire aussi → L'armée malienne réagit à l'hypothèse d'un retrait de l'EUTM

Message politique de Bamako

Ulf Laessing, directeur du programme Sahel de la Fondation allemande Konrad Adenauer à Bamako voit plutôt un message politique de Bamako, sans conséquences pratiques au niveau militaire dans la lutte contre le terrorisme. 

Il préfère s’interroger sur la coopération au développement, l’autre volet du G5 Sahel. 

"Les pays donateurs européens comme la France et l’Allemagne financent des projets proposés par le G5 Sahel, souvent de manière transfrontalière", dit-il sur la DW.

Avant de poursuivre : "Il faut voir comment la coopération au développement peut se poursuivre sans le Mali et sans une présidence du G5 qui travaille sans un vrai budget."

(Re)lire aussi → Entre Bamako et Berlin, le courant passe difficilement

Décision attendue du parlement allemand

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock aux côtés des soldats allemands au Mali
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock aux côtés des soldats allemands au Mali Image : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

Mais le gouvernement allemand ne devrait pas changer d’avis au sujet de la prolongation du mandat de la mission et de l’augmentation des soldats allemands au sein de la Minusma, pense le professeur Helmut Asche :  

"La prolongation du mandat de la participation à la Minusma est regardée ici à Berlin de manière très critique par les membres du Parlement. Je connais très peu de députés qui se sentent bien dans leur peau pour la prolongation. Mais abandonner la Minusma et donc le Mali tout entier n’est pas une bonne chose non plus."

Le Bundestag doit décider dans les jours à venir de la prolongation du mandat des soldats allemands au Mali.