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Visite de Goodluck Jonathan au Mali avant le sommet de Accra

Mahamadou Kane
5 janvier 2022

Goodluck Jonathan, le médiateur de la Cédéao, a remis un message au président de la transition malienne Assimi Goïta. 

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Un sommet de la Cédéao va se tenir le dimanche 9 janvier à Accra
Image : Nipah Dennis/AFP/Getty Images

La visite éclair de l'envoyé spécial de la Cédéao dans la crise malienne à Bamako ce mercredi (05.01) ne permettra certainement pas de déterminer la durée de la transition.

Mais, selon des observateurs, elle pourrait favoriser une meilleure préparation du régime du colonel Assimi Goïta en vue du sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation sous-régionale prévue ce dimanche à Accra au Ghana.  

A (re)lire également : Insécurité au Mali : vers un soutien d'Alger à Moscou ?

Goodluck Jonathan n'a en effet pas discuté où négocié la proposition de Bamako autour de la prolongation de la période intérimaire de cinq ans. Toutefois, en plus de la Cédéao, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) pourrait également pendre des sanctions contre le Mali, estime Ornella Moderan, responsable du programme Sahel de l’Institut d'études et de sécurité (ISS) : 

"Il est tout à fait possible que les chefs d'Etat au niveau de l'Uemoa et de la Cédéao choisissent d'utiliser les outils de coercition décisive des deux côtés pour générer un impact fort sur l'économie malienne, mais aussi les pôles politiques maliens. Jusqu'ici, les sanctions n'ont pas permis d'aboutir à des sanctions durables. Je pense qu'il faut plutôt sortir du dialogue de sourd et opter pour une discussion sans tabou. Ce dialogue renouvelé devrait plutôt s'étendre aux acteurs de la classe politique et de la société civile qui sont les mieux placés pour tenir les autorités de la transition malienne comptables de leurs engagements." 

Ecoutez le reportage de notre correspondant à Bamako

Des sanctions contre-productives ?

Selon l’économiste Amadou Bamba, un durcissement des sanctions économiques et financières contre le Mali pourrait être préjudiciable pour les militaires au pouvoir qui proposent de rester au sommet de l'Etat malien jusqu'en 2026 : 

"Le Mali est déjà affaibli. Si les sanctions de la Cédéao venaient à tomber, surtout la fermeture des frontières, cela pourrait rendre la situation économique du pays très difficile et susciter la pression populaire sur les autorités de la transition, qui vont les faire plier pour un retour à l'ordre constitutionnel à travers l'organisation des élections crédibles et transparentes. Nous pensons que les discussions d'Accra seront très houleuses." 

Ce mercredi, plusieurs partis politiques et organisations de la société civile opposées à la prolongation de la transition ont appelé à une grande mobilisation samedi prochain (08.01) à la pyramide du souvenir de Bamako.