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La Nouvelle-Calédonie dans l'impasse après un référendum

13 décembre 2021

C'est le non à l'indépendance qui l'a une nouvelle fois emporté, avec plus de 96% des voix. Une victoire écrasante mais en trompe l'œil.

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Referendum in Neukaledonien
Image : Theo Rouby/AFP/Getty Images

Si le non l'a emporté de manière écrasante, le taux de participation à ce scrutin est bien plus révélateur : seuls 43,87% des électeurs potentiels se sont rendus aux urnes. Un taux en chute libre par rapport aux deux précédentes consultations, en 2018 et 2020.

Pourquoi trois référendums ?

C'est ce que dit l'accord de Nouméa signé en 1998 entre loyalistes, indépendantistes et Etat français pour mettre fin à des années d'affrontements parfois violents entre les deux premiers camps.

Un accord censé aussi conduire la Nouvelle-Calédonie vers l'indépendance et qui prévoyait donc trois consultations si la réponse des électeurs aux deux premières était négative. Or c'est ce qui s'est passé : en 2018 et 2020, le "non" l'avait emporté mais d'une courte tête.

Quel avenir pour la Nouvelle-Calédonie après le référendum ?

Le Coronavirus s'invite dans les débats 

Cette fois, le fort taux d'abstention s'explique par le fait que les partisans du oui à l'indépendance avait reçu comme consigne de boycotter le scrutin.

Les indépendantistes souhaitait en effet reporter le vote, estimant que la pandémie de Covid-19 n'a pas permis une campagne équitable à cause des nombreux décès et des restrictions sanitaires. Il semble que leur appel ait été entendu.

Sur le plan juridique pourtant, les dispositions de l'accord de Nouméa sont désormais bel et bien arrivées à échéance et la Nouvelle-Calédonie reste une collectivité française. Du moins pour le moment car le législateur prévoit tout de même qu'un nouveau statut au sein de la République française soit débattu. Un nouveau statut qui devra à son tour être soumis à référendum, à l'issue d'une période de transition de 18 mois.

En amont du référendum, le président indépendantiste du gouvernement collégial, Louis Mapou, avait assuré : "Il y a une place pour chacun en Nouvelle-Calédonie".
En amont du référendum, le président indépendantiste du gouvernement collégial, Louis Mapou, avait assuré : "Il y a une place pour chacun en Nouvelle-Calédonie".Image : Theo Rouby/AFP/Getty Images

Un archipel géostratégique

Ce référendum a été suivi de près à l'étranger. La Nouvelle Calédonie se situe en effet dans une zone devenue stratégique avec la montée en puissance de la Chine. Et puis, l'archipel détient un quart des réserves mondiales de nickel, une ressource minière indispensable pour le nouveau marché des batteries électriques, prisées par les partisans de la transition écologique.

L'avenir de la Nouvelle-Calédonie est donc encore loin d'être scellé. Mais ce qui est sûr c'est que les prochains mois de pourparlers s'annoncent d'ores et déjà compliqués : les indépendantistes ont annoncé que le scrutin d'hier était illégitime et ne pourrait pas servir de base pour un dialogue futur.