Poutine et les services de sécurité
5 mars 2015Les autorités n'ont pour l'heure procédé à aucune arrestation. On ignore toujours qui a abattu de quatre balles dans le dos Boris Nemtsov, vice-Premier ministre de Boris Eltsine à la fin des années 1990, vendredi dernier tout près du Kremlin. Nombre de journaux s'interrogent sur l'inefficacité apparente des enquêteurs.
"Au cours des 15 années qu'il est à la tête du gouvernement ou de l'Etat, Vladimir Poutine a constamment augmenté les effectifs des forces de sécurité et élargi leur rayon d'action. Que Poutine exige maintenant un "changement fondamental" dans la qualité de leur travail, pousse à se demander ce qui s'est passé au cours de ces dernières quinze années !? s'interroge la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui poursuit : La réponse peut être trouvée dans la longue chronique des scandales policiers. Le zèle des enquêteurs est souvent très limité, car dans presque chaque branche du crime organisé, des policiers sont impliqués.
Lors de nombreux crimes et assassinats politiques pour lesquels Poutine réclame toujours haut et fort qu'ils soient élucidés, les pistes mènent directement à des membres des forces de sécurité : ainsi, selon les résultats officiels de l'enquête, ce serait un commissaire de la "section filature" de la police judiciaire de Moscou, qui, pendant ses heures de travail, aurait organisé l'assassinat de la journaliste Anna Politkovskaia. Ses responsables hiérarchiques n'ont eux, nullement été inquiétés. Poutine a raison, conclut la FAZ, le meurtre de l'opposant Nemtsov est une honte pour la Russie… et ajoute: Mais aussi pour son maître !"
Autre thème international : Netanyahou
Le discours critique du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant le Congrès à Washington, vis-à-vis de la politique iranienne du président Obama fait ce jeudi encore l'objet de commentaires.
"A quel point doit-on être désespéré pour tenir un discours aussi absurde ? » s'interroge le quotidien die tageszeitung. Un discours plein de mensonges et d'exagérations, démentis depuis longtemps par les services secrets. Un discours plein de reproches envers les Etats-Unis, le principal allié d‘Israel. Mais peut-être que cette prestation de Netanyahou n'était pas paranoïde, mais bien calculée – y compris l'affront vis-à-vis de l'administration Obama. D'une part pour s'assurer la victoire lors des élections du 17 mars en Israel. D'autre part, -en brandissant le spectre d'une bombe atomique iranienne,- pour détourner l'attention de sa désastreuse politique vis-à-vis des Palestiniens, politique qui est en fait le plus grand danger pour Israel ", conclut l'éditorialiste.