Quand Facebook permet aux Egyptiens de se mobiliser
13 janvier 2009
Utiliser internet comme moyen de rassemblement en Egypte, c'est devenu une habitude. Les plus importantes manifestations organisées ces dernières années au Caire, sont nées sur la plateforme de Facebook. En ce moment, c'est un groupe qui milite pour l'ouverture du point de passage de Rafah qui a la côte. Déjà plus de 800 membres. Parmi eux, des Egyptiens mais aussi des étrangers qui étudient au Caire. Objectif : organiser des rassemblements afin de faire pression sur le gouvernement pour qu'il ouvre 24h sur 24 le passage. Pour Youssef Metwally, humanitaire et membre du réseau, il y a urgence. Une aide médicale importante doit pouvoir circuler librement entre Gaza depuis l'Egypte:
«Les Gazaouis n'ont pas seulement besoin de médicaments. Ils ont besoin de nourriture, d'equipements médicaux, d'hébergements parce que leurs maisons sont détruites. Et les équipes medicales ne peuvent pas rentrer facilement. J'ai des amis medecins qui ont essayé mais ils n'ont pas réussi.»
Beaucoup d'Egyptiens restent opposés à l'ouverture de ce point de passage. Ils craignent un afflux considérable de Palestiniens qui destabiliserait le pays comme ce fut le cas il y a an, quand le Hamas a dynamité le mur qui servait de frontière entre l'Egypte et la bande de terre. Une fausse excuse selon Ahmed Fellah, un autre membre du réseau:
«Où les gens vont quand ils apprennent que leur maison sera bombardée ? C'est ce qu'il se passe en ce moment. Gaza est un très petit territoire et ils n'ont pas d'endroits pour se mettre à l'abri. Ils devraient au moins pouvoir entrer en Egypte lorsqu'Israel detruit leur maison. Ils auraient perdu leur maison mais pas leur vie...Après les attaques, bien sûr qu'ils retourneraient à Gaza car ils ne veulent pas que leur terre tombe entre les mains de n'importe qui surtout pas dans celles des Israéliens.»
Ahmed et les autres membres du réseau devraient annoncer prochainement la date d'un futur rassemblement dans les rues du Caire. Des rendez-vous toujours fixés au dernier moment pour éviter que l'information n'arrive trop vite aux oreilles des autorités.