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Les détournements de fonds, le grand gâchis en RDC

26 novembre 2021

Les récentes révélations portant sur le détournement de millions de dollars agitent l’opinion publique.

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Kinshasa, 2019
Image : Ute Grabowsky/photothek/imago images

Selon l'enquête "Congo Hold-up", 138 millions de dollars ont été détournés "avec la complicité de la banque BGFI RDC" (filiale en RDC du groupe bancaire BGFIBank basé au Gabon), dans laquelle des proches de Joseph Kabila avaient des intérêts et des responsabilités.

Ces détournements ne sont malheureusement pas les premiers du genre en RDC.

Ce constat pousse à s’interroger sur le coût que des sommes aussi faramineuses représentent dans la vie du congolais moyen. Pour le professeur Florimond Muteba, président du Conseil d’administration de l’ONG Observatoire de la dépense publique, cette somme permettrait d’équiper la RDC en écoles aussi bien en milieu rural qu’urbain.

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"Il y a un besoin très urgent de renforcer la supervision du secteur bancaire" (Elisabeth Caesens)

"Au niveau de notre ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), on a évalué des coups standards pour la construction des écoles. 150.000 dollars pour la construction d’une école moderne dans les grandes villes, 54.000 dollars pour la construction d’une école en milieu rural", explique le professeur Muteba qui estime qu'"avec 138 millions de dollars détournés, on pouvait construire environ 1000 écoles dans les centres urbains. Comme nous avons dans notre pays environ 150 territoires, ça veut dire que si on construit 3000 écoles pour l’ensemble de ces 150 territoires, il y aura 20 écoles par territoire. Je ne parle pas de l’état dans lequel se trouvent aujourd’hui nos hôpitaux par manque d’équipement ou encore le manque de respirateurs pour les malades souffrant de la Covid."

 

Système bancaire défaillant

Selon ses auteurs, l’enquête s'appuie sur 3,5 millions de documents bancaires confidentiels, obtenus par le média d'investigation français en ligne Mediapart et l'ONG "Plateforme pour la protection des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAAF). 

Elisabeth Caesens, directrice de l’ONG Resource Matters, a également travaillé sur cette enquête. Pour elle, au-delà de la RDC, ces détournements sont aussi rendus possibles par un système financier international défaillant.  "Il y a un besoin très urgent de renforcer la supervision du secteur bancaire aussi bien en RDC qu’au niveau international", conseille Mme Caesens. "En RDC, en principe, certaines des institutions qui sont censées être impliquées dans cette supervision sont quelque part un peu complices de ce système. Par exemple, une des institutions qui s’avère vraiment assez problématique, du moins par le passé, c’est la banque centrale du Congo qui octroie aussi les licences et dont on voit aussi que les comptes ont aussi été utilisés pour s’accaparer de fonds publics et ensuite les redistribuer à des sociétés écrans proches du pouvoir", conclut-elle.

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Le service de communication de l'ancien président Joseph Kabila a qualifié  les conclusions de cette enquête de "Kabilabashing" et de "tentative de décrédibilisation" de l'ancien chef de l'État.

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De son côté, dans un communiqué de presse, la BGFIBank dit condamner "les actes contraires à la loi et à l'éthique qui ont pu être commis dans le passé au sein de sa filiale BGFlBank RDC SA."

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash