"Tout est mis en œuvre pour avoir le scrutin le 20 décembre"
Le 20 décembre prochain, les Congolais se rendront aux urnes pour élire notamment leur prochain président. Comment s'organise le scrutin au niveau de la Commission électorale nationale indépendante, la CENI ?
Patricia Nseya, rapporteur à la Commission, fait un point sur le déroulement du processus.
DW : Madame Nseya Bonjour.
Patricia Nseya : Bonjour Madame.
DW : Est-ce que vous pouvez nous assurer qu'il y aura bien des élections le 20 décembre prochain ?
Patricia Nseya : Je peux vous rassurer que tout est mis en œuvre pour avoir le scrutin le 20 décembre.
DW : Alors, on a vu que récemment, il y a eu un incendie dans l'entrepôt de la CENI dans le Maï-ndombe.
Selon ce qui a été rapporté, il y a eu énormément de pertes. Est-ce que vous pouvez nous assurer que cet incendie et son impact matériel ne va pas impacter la suite du processus ?
Patricia Nseya : C'est un incendie que nous déplorons tous, mais je dois vous rassurer que ça ne peut pas retarder le scrutin. D'autant plus que dans tout ce que nous avons passé comme commande, tout ce qui est arrivé, commandé de part et d'autre, nous avons pris le soin d'avoir un contingent pour suppléer à ce genre de problème.
DW : Il y a aussi un autre souci, c'est que dans tout ce qu'on peut voir actuellement, j'aimerais que vous nous confirmiez, il paraît que les bulletins de vote sont encore en train d'être imprimés en Chine et vous dites qu'on est à quelques semaines… Est-ce qu'on est sûr qu'ils seront arrivés dans les temps en RDC ?
Patricia Nseya : Madame, sur le plan logistique, il y a des items qui sont déployés déjà à 100 %.
Mais je dois aussi vous dire qu'il y a des items qui arrivent le six et les bulletins de vote sont déjà à Kinshasa, même déployé au niveau des antennes. Ce qui manquait, ce sont les documents sensibles que nous appelons les PV et ainsi de suite. Ça arrive le six et il y a déjà un plan de déploiement pour que tout soit fait avant le 16 décembre.
DW : En termes de déploiement, justement, quand on vous a eu il y a quelques mois, vous nous assuriez que tout se passait bien au niveau financier, que l'État congolais était votre partenaire principal.
Mais j'ai pu lire qu'il y a un problème au niveau des voies aériennes, par exemple au niveau des avions qui doivent déployer le matériel. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire aujourd'hui ? Est-ce que tout se passe bien à ce niveau là aussi ?
Patricia Nseya : Nous avons un plan de déploiement, nous avons déjà des hélicoptères, nous avons des avions cargo qui vont nous aider à déployer le restant des matériels qui arrivent demain et déjà hier, la situation a été décantée au niveau des régies de voies aériennes pour que tout ce qu'il y a comme avions ou cargo ou hélicoptères puisse survoler sans problème.
DW : Qu'est-ce que vous pouvez nous dire aussi par rapport aux populations qui se trouvent dans des zones assez difficiles ?
Je pense par exemple à tous les déplacés de Kwamouth qui sont aujourd'hui à Kinshasa, à Maluku.Est-ce qu'il y a un dispositif en particulier pour ces personnes ? Est-ce qu'ils vont voter là où ils se trouvent ?
Qu'est-ce que vous pouvez dire à ces personnes qui veulent exercer leur droit de vote ?
Patricia Nseya : pour Kwamouth, Masisi et Rutshuru, on n'a pas pu déployer notre personnel là bas, même pas les matériels, parce que jusque là, il y a eu des cas d'insécurité et l'État congolais ne nous a pas rassurés sur la protection du personnel ou des matériels.
Nous allons voir ensemble avec le gouvernement congolais, comme c'est lui qui gère, qui nous gère sur le plan sécuritaire, comment nous allons faire pour enrôler, prendre en charge nos populations qui sont soit à Rutshuru, Masisi ou Kwamouth.
Mais pour le scrutin du 20 décembre, ils ne vont pas y prendre part. Mais ceux qui se sont fait enrôler par exemple dans les camps des déplacés comme dans le Nord Kivu, ils vont voter parce que la CENI a pris les dispositions pour installer les bureaux de vote dans les camps de déplacés.
DW : Donc ceux qui sont dans des camps de déplacés pourront voter. Ceux qui ne sont pas dans les camps de déplacés ne pourront pas exercer leur droit de vote.
Patricia Nseya : Non, malheureusement pour cette fois-ci non.
DW : Une autre question, c'est que la CENI a voulu numériser les choses. Elle a voulu moderniser les choses. Donc, j'ai lu récemment que les gens pourraient utiliser un code QR, par exemple, pour retrouver leur nom et pour exercer leur droit de vote. Mais pour toutes les personnes qui sont des analphabètes électorales entre guillemets, qui ne savent pas écrire, lire, etc… est-ce qu'il y a un dispositif qui est mis en place pour ces gens ?
Patricia Nseya : pour ceux-là qui ne savent pas lire et écrire, au niveau des bureaux de vote, ils peuvent se faire aider.
DW : comment on est sûr qu'il n'y aura pas de la tricherie par rapport à la personne qui les aide ?
Patricia Nseya : il y a les témoins et les observateurs, je pense que c'est pour nous aider à ce que, au niveau des bureaux de vote, tout se fasse en toute transparence.
DW : Alors, il y a la question cruciale des PV. La société civile réclame de pouvoir avoir accès à ces PV ou du moins qu'ils puissent être affichés. Aujourd'hui, quelle garantie est-ce que vous pouvez leur donner ?
Patricia Nseya : Actuellement, avec la loi électorale qui a été révisée, qui instruit la CENI d'afficher les résultats, bureau de vote par bureau de vote, mais aussi de remettre les PV à tous les témoins.
DW : Madame Nseya, merci.
Patricia Nseya : C'est moi qui vous remercie.