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RDC, les rebelles du M23 imperturbables

Zanem Nety Zaidi
15 décembre 2022

Le chef du M23 dit faire fi des sanctions imposées par l'UE. Bertrand Bisimwa critique également la Monusco qui accuse les rebelles d'exactions à Kishishe.

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Les rebelles du M23 se retirant des régions de Masisi et de Sake dans l'est de la RDC (Archives, novembre 2013)
Les rebelles du M23 sont accusés de massacres.Image : Jerome Delay/AP/picture alliance

Le mouvement du 23 mars, connu sous le nom de M23, a tenu une conférence de presse le 14 décembre à Bunagana, une ville de la province du Nord-Kivu qu'ils occupent depuis plus de sept mois maintenant. C'est la première fois que le président de ce mouvement politico-militaire s'exprime au cours  d'une conférence de presse depuis la résurgence de la rébellion en novembre 2021.

Bertrand Bisimwa le président du mouvement est revenu sur les grands dossiers qui touchent son mouvement, accusé de massacres et de plusieurs autres violations graves des droits de l'homme dans le territoire de Rutshuru. 

Des hommes armés dans un véhicule.
Parmi les huit personnes inscrites sur la liste figurent cinq membres de différents groupes armés, dont un chef rebelle Maï-Maï Image : Dai Kurokawa/dpa/picture alliance

Fin novembre, les autorités congolaises et la communauté internationale ont accusé le M23 d'être responsable du massacre de plus de 100 civils dans le village de Kishishe en territoire de Rutshuru. Le mouvement rebelle rejette ces accusations.

Selon Bertrand Bisimwa "le rapport de Kishishe est loin de refléter la qualité et le professionnalisme traditionnellement exigés d'une mission de l'ONU en RDC". Il assure que ce rapport est "le fruit d'une propagande" pour ternir l'image de son mouvement. 

Sanctions

L'Union européenne a sanctionné le porte-parole militaire du M23 le jeudi 8 décembre 2022. Le Comité des sanctions de l'Union européenne considère que Willy Ngoma occupe une position de premier plan au sein de ce mouvement qui exacerbe la violence armée, l'instabilité et l'insécurité  dans l'est de la RDC.  En réaction, le président du M23 affirme que son mouvement ne se laisse pas intimider par ces sanctions. 

"Quand on vous impose des sanctions, n'ayez pas peur, cela montre que vous êtes sur la bonne voie pour libérer votre peuple. N'en faites pas un problème, car nous n'en faisons pas un problème", réagit-il.

Consternation

La société civile de Rutshuru est consternée par les propos du leader du M23 selon lesquels nier les récents massacres revient à cracher sur les morts, et appelle la communauté internationale à renforcer les sanctions.  

Les explications de Zanem Nety zaidi

"Cela ne nous surprend pas, ils ont compris qu'ils sont en fuite après avoir commis ces massacres, ils cherchent à les nier alors que les faits sont là. La communauté internationale doit comprendre que ces gens sont têtus et qu'ils doivent être sévèrement sanctionnés", soutient Jean Claude Bambaze, le président de la société civile de Rutshuru (une localité, chef-lieu de territoire de la province du Nord-Kivu dans l'est de la République Démocratique du Congo).

Le M23 a  annoncé  que des négociations ont débuté le 12 décembre 2022 avec les autorités de Kinshasa lors d'une réunion tenue à Kubumba dans le groupement Nyiragongo. Cependant, aucune annonce de leur retrait dans les zones actuellement occupées n'a été faite. 

Zanem Nety Zaidi Correspondant à Goma en RDC pour le programme francophone de la Deutsche WelleZanemNety