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Economie

La société civile de RDC réclame des comptes sur les mines

23 septembre 2021

En République démocratique du Congo, la société civile demande des explications à la Sino-congolaise des mines, Sicomines, soupçonnée par l'ITIE de malversations.

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Dans une mine de cobalt entre Lubumbashi et Kolwezi (archive)
Dans une mine de cobalt entre Lubumbashi et KolweziImage : Federico Scoppa/AFP/Getty Images

Dans un rapport de l'ITIE (Initiative pour la transparence des industries extractives), dont la version intermédiaire est en train d'être distribuée aux personnes citées dans le document, de nombreuses irrégularités sont dénoncées dans l'exploitation de mines congolaises.

>>> Lire aussi : Sud-Kivu : suspension des activités de six entreprises chinoises

L'entreprise, née il y a 13 ans d'une convention entre l'Etat congolais et la Chine, ne respecterait pas ses engagements en termes de volume de production. Il y aurait aussi des partages de pots-de-vin et un déficit d'investissements au profit des populations.

L'ITIE, contactée par notre rédaction, se réserve de tout commentaire en attendant la sortie du rapport définitif. Néanmoins, l'observatoire africain des ressources naturelles Afrewatch exige une renégociation de la convention.

Interview avec Emmanuel Umpula, le directeur exécutif d'Afrewatch

Emmanuel Umpula : Afrewatcha publié au mois de juin de l'année en cours un rapport qui faisait état de déséquilibres et aussi de non-respect de la convention [passée entre l'Etat congolais et la Chine], notamment par la partie chinoise. Heureusement, au niveau de l'ITIE, l'étude est presque finalisée, et elle revient presque sous les mêmes faits. Ce n'est pas surprenant pour nous et on pense que c'est le moment pour que des parties à cette convention se retrouvent autour d'une table pour évaluer la mise en oeuvre des engagements de la convention.

DW : Vous parlez d'évaluer... Faut-il évaluer ou renégocier?

RDC : l'Unicef sauve des enfants des mines de Kipushi

Emmanuel Umpula : Nous, en tant que société civile, on dit qu'il faut renégocier. On a appelé à la renégociation du contrat et de la convention. Le gouvernement a déjà de bonnes informations qui sont fournies par les rapports de l'Initiative de tansparence pour les industries extractives. Donc, ça constitue une bonne base pour renégocier cette convention.

DW : Mais qu'est-ce qui empêche concrètement l'application de cette convention?

Emmanuel Umpula : La convention dit que la première année, la Sicomines devra produire 200.000 tonnes, la première année et la deuxième année, ce qui n'est pas le cas. Et à partir de la troisième année, la Sicomines devait produire 400.000 tonnes. Aujourd'hui, on est loin de cela.

DW : La convention prévoit une exonération fiscale et cela devrait empêcher le versement du dividendes. Mais malgré tout, des responsables se seraient fait payer...

Emmanuel Umpula : Oui, on a vu Sicomines verser des dividendes, ce qui est étonnant parce que le projet est totalement exonéré de taxes douanières. Mais aussi, il faudra d'abord rembourser l'investissement. Quand vous regardez du côté du remboursement de l'investissement, on est très loin des engagements.

DW : Ce que les populations attendent de ce genre de projet, c'est qu'il y ait des créations d'emplois. Y a-t-il des reproches qu'Afrewatch et l'ITIE ou d'autres organisations font sur cet aspect ?

Emmanuel Umpula : Effectivement, il y a de sérieux problèmes d'emplois, par exemple en termes de combien de Congolais devaient être engagés. C'est aussi un problème. Au-delà de cela, la Sicomines n'investit absolument rien pour le développement communautaire.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum