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Etat de droitMali

Une initiative pour le droit à l'information au Sahel

Zanem Nety Zaidi
8 novembre 2024

Reporters sans frontières demande aux autorités de la région du Sahel de signer une déclaration contenant dix engagements sur le droit à l'information.

https://p.dw.com/p/4mm1H
Une journaliste en train de faire une interview dans un marché
RSF espère que les autorités de la région du Sahel accepteront de signer la déclaration pour le droit à l'information.Image : Ali Mamadou

A l'occasion du sommet coorganisé par l'Unesco et l'Union africaine, les 6 et 7 novembre, ceci pour la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, RSF espère que les autorités de la région du Sahel, pour la plupart des militaires putschistes qui ne respectent pas la liberté des médias, accepteront malgré tout de signer cette déclaration.

Lisez ou écoutez l'interview de la DW avec Sadibou Marong, de Reporters sans frontières. 

 

Sadibou Marong : C'est dans un contexte ou dans le monitoring que nous faisons, nous avons vu les actes de violence et d'intimidation à l'encontre des journalistes et l'affaiblissement du modèle économique des médias.

Les mesures liberticides qui sont souvent prises au nom de la sécurité nationale dans les pays du Sahel, mais souvent également l'absence de politique de lutte contre la désinformation, toutes ces questions de censure des médias et les coupures des réseaux sociaux.

Et tout cela constitue autant de menaces à l'exercice du droit à l'information dans un contexte sahélien où de plus en plus pour nous, la protection du droit à l'information, donc, requiert une mobilisation de l'ensemble des forces démocratiques de la région et au-delà de la Région, mais aussi de l'ensemble de l'Afrique et au premier rang desquels il y a les Etats dont la responsabilité est d'assurer la sécurité des journalistes et de s'abstenir d'interférer dans leur travail.

DW : Vous venez de le dire, les dix engagements de la Déclaration comprennent par exemple la fin de l'impunité pour les attaques verbales et les agressions physiques contre les journalistes, ainsi que l'autorisation de l'accès des journalistes aux zones de conflit et la garantie de leur sécurité.

"Il faut que les États puissent prendre des mesures fortes"

Êtes vous optimiste au point de croire que les autorités de la région du Sahel, dont la majorité sont des militaires putschistes, vont signer cette déclaration alors que vous avez déjà publié des rapports dénonçant le musellement de la presse et que rien n'a été fait ?

Sadibou Marong : Nous sommes très optimistes parce que, en fait, en termes d'approche et de stratégie, nous nous sommes dit que nous n'allons jamais nous lasser de continuer à faire des propositions aux États, de continuer à les démarcher.

Et l'ensemble des Etats, même au-delà de ceux du Sahel pour démontrer que la question de l'impunité des crimes commis contre les journalistes est devenue de plus en plus cruciale.

Mais il ne faut pas que les Etats également se taisent sur ces crimes là.

Il faut que les Etats puissent prendre des mesures fortes pour que cette déclaration puisse être endossée au niveau continental et qu'elle puisse servir de levier pour faire bouger les lignes dans le dans le Sahel.

Vue aérienne de Goma
Zanem Nety Zaidi Correspondant à Goma en RDC pour le programme francophone de la Deutsche WelleZanemNety