Les Congolais heureux de la reconnaissance de "leur" rumba
16 décembre 2021Sur les terrasses qui bordent les grandes avenues de Bacongo et de Moungali, à Brazzaville, on peut toujours écouter de la rumba.
Autour d'une bière, les Brazzavillois se remémorent de beaux moments. Edo Mbongo, un grand mélomane de l'avenue Matsoua : "En dehors de la musique, il y a le texte qui vous flatte. On ne peut pas laisser la rumba, sinon c'est le chaos. Après les Papa Wemba, il y a beaucoup de successeurs, les Fally Ipupa, Roga Roga et autres", assure-t-il.
Une musique universelle
La jeunesse ne se lasse pas d'esquisser quelques pas de rumba, ici, sur l'Avenue de la paix. C'est la musique de toutes les générations, disent les jeunes.
"Ici, il y a un peu de tout. Mais, les gens sont basés sur la rumba. Avant que je ne sois né, nos parents écoutaient déjà la rumba, donc elle ne peut jamais disparaître. Nous les jeunes, nous sommes dans un monde typique comme le Ndombolo (danse dérivée de la rumba NDLR), on écoute tout. Mais les grandes personnes préfèrent la rumba."
Le jeune DJ Seven Karachika, derrière sa régie, joue de la rumba. Il explique sa préférence : "Sans la rumba, nous ne sommes pas amoureux. Ici, la rumba ne manque jamais, on commence d'abord par chez nous-mêmes avec Bokoko de Roga Roga".
La rumba est aussi politique
Reconnue désormais comme patrimoine immatériel international, la rumba congolaise est une expression de la vie sociale et des luttes politiques. L'universitaire Inès Féviliyé fixe quelques repères.
"Alors quand vous entendez une chanson "Indépendance Cha-cha to zuwi ye" ça veut dire que la rumba a été même politique, elle a accompagné la politique de nos pays. Elle a accompagné l'indépendance. Donc ce n'est pas que festif."
Brazzaville et Kinshasa sont le berceau de la rumba moderne congolaise qui a encore de beaux jours devant elle.