Révolution tunisienne acte II ?
8 février 2013Die tageszeitung titre : « Dernière chance pour le changement ». Certes, le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a réagi après le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd en promettant un remaniement ministériel, mais le journal estime que l'avenir politique de Jebali est malgré tout compromis. Ennahdha, son propre parti, ne veut pas d'un nouveau gouvernement. Jebali, désavoué, devrait quitter son poste pour permettre des négociations plus larges et, si possible, sans le noyau dur du parti, incarné par le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi.
La Frankfurter Allegemeine Zeitung, fait un constat amer : la Tunisie, berceau du printemps arabe, devait être un modèle, mais les islamistes au pouvoir ont échoué sur tous les fronts. Ils n'ont pas réussi à redresser l'économie ni à lutter contre le chômage. Ils sont aujourd'hui tenus pour responsable du meurtre de Chokri Belaïd. Finalement, la révolution tunisienne aura conduit à une guerre des cultures et à une lutte pour le pouvoir.
Le fossé est profond entre les radicaux islamistes, les modérés et les laïques, constate la Mitteldeutsche Zeitung. En Egypte, en Lybie ou en Tunisie, pour parvenir à la réconciliation sociale, la question décisive est de savoir comment contrôler les extrémistes fanatiques.
Mais tout n'est pas perdu, l'Europe doit encourager la démocratie en Tunisie, estime Die Welt, les islamistes radicaux qui sèment la terreur veulent empêcher les modérés de s'engager en politique. Le peuple tunisien doit savoir qu'il n'est pas seul dans cette lutte pour la démocratie.
Pour la Süddeutsche Zeitung, la transition politique prendra du temps, car l'héritage des dictatures pèse lourd sur les démocraties nées du printemps arabe. En Egypte ou en Tunisie, tant que les religieux radicaux refuseront le partage du pouvoir, fondement même de la démocratie, l'appel d'une deuxième révolution se fera entendre.