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Le Tchad une semaine après la violente répression

Blaise Dariustone
27 octobre 2022

De nombreux Tchadiens restent marqués par la répression des manifestations du 20 octobre. Certains par contre, sont déterminés à poursuivre la lutte.

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Un véhicule incendié à N'Djamena le 20 octobre 2022
Les manifestations du 20 octobre ont oficiellement fait une cinquantaine de mortsImage : Le Visionnaire/REUTERS

Au quartier Atrone, dans la commune du septième arrondissement de la ville de N’Djamena, théâtre de violents heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre, le 20 octobre dernier, nous rencontrons Roger, un jeune qui a vécu ces affrontements.

Il est assis sous un arbre avec ses amis en train de discuter. Blessé à la joue par les éclats d’une grenade lacrymogène, il reste néanmoins persuadé qu’il faut poursuivre la lutte en dépit de la violence de la répression

"Nous sommes plus que jamais déterminés à répondre à d'autres appels à manifester. Ils ont tué nos amis pour nous faire peur mais, nous n'avons pas peur de mourir. Nos revendications sont légitimes. Nous voulons un changement, pas une succession dynastique", explique Roger

Une conviction que partage Moïse, son ami, qui était également dans la rue le 20 octobre dernier. 

"Le peuple tchadien doit chercher par tous les moyens possibles à mettre hors d’état de nuire ce régime en maintenant la pression dans les rues. Au Soudan, il y a plus de mille morts mais les gens persistent. Il y a toujours les manifestations pacifiques. Est-ce que nous sommes un peuple différent des autres ? Telle est la question que je me pose.’’ 

Le reportage audio de notre correspondant au Tchad

"Nous sommes face à un pouvoir criminel"

Ce n’est pourtant pas l’avis d’Eloge Noubadoum, un jeune militant de la société civile rencontré dans la commune du neuvième arrondissement. Dans ce quartier, une dizaine de jeunes sont tombés sous les tirs des militaires. 

"Vu le nombre de personnes tuées par l'armée le 20 octobre dernier, en tant que jeune je ne conseille pas à l'opposition d'appeler à de nouvelles manifestations. Nous sommes en face d'un pouvoir criminel et donc pas la peine de demander aux gens de risquer leur vie", estime Eloge Noubadoum.

Suite à ces manifestations, de nombreux jeunes Tchadiens, ont été arrêtés et sont portés disparus. Certains auraient été déportés à Koro Toro, une prison de haute sécurité située en plein désert, dans le nord du pays. Les parents, jusque-là sans nouvelles de leurs enfants, sont de plus en plus inquiets. 

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais