Un Poutine fort et une Europe faible
15 avril 2014Il est peu probable que la proposition d'un référendum soit entendue en Ukraine, note die tageszeitung. Les hommes armés qui envahissent les bâtiments publics dans l'est du pays ne cherchent que la déstabilisation de la région. Et ce, à n'importe quel prix. Les morts et les blessés ne coûtent pas cher. Un seul résultat est possible: la séparation en deux de l'Ukraine et l'annexion de l'est par la Fédération de Russie. Une guerre civile n'est pas à exclure. Il en coûtera plus de vies que sur la place Maïdan de Kiev, déplore le quotidien.
Die Welt reprend elle une annonce météo qui s'est transformée en analyse politique sur une chaîne de télé russe. « Le thermomètre va monter à Donetsk où souffle un vent de tempête », écrit le journal.
La faiblesse de l'Europe fait la force de Poutine, titre la Süddeutsche Zeitung. Les Européens n'ont pas été préparés à un tel conflit et encore moins sur leur continent. L'UE suit le droit international, impose de petites sanctions et en promet de plus douloureuses. Pendant tout le temps où elle discute, Vladimir Poutine lance des groupes armés dans l'est de l'Ukraine. Et c'est bien le temps qui joue au détriment de Kiev, estime le journal de Munich. Avec les meilleures intentions, les Etats-Unis et l'Europe ont essayé d'amener Russes et Ukrainiens à la même table. Mais le potentiel de menace de Moscou et sa détermination sont ses meilleurs atouts. Les Européens ont brandi les sanctions en espérant ne pas avoir à les mettre en oeuvre. Depuis leurs premières menaces, Vladimir Poutine a parcouru beaucoup de chemin, note la Süddeutsche Zeitung.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'objectif de la guerre menée par Moscou est clair: la Russie veut faire de l'Ukraine une infirme politique et économique. C'est le prix à payer pour avoir osé flirter avec l'Occident et la démocratie, écrit le journal.