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Il est possible de lutter contre les effets de la sécheresse

5 juin 2024

La Journée de l’environnement porte sur la restauration des terres, la lutte contre la désertification et la sécheresse avec le slogan "Nos terres. Notre avenir. Nous sommes la génération restauration".

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Un cours d'eau asseché au Malawi
Le PAM estime que plus de 400 millions de dollars seraient nécessaires pour venir en aide pendant six mois à 4,8 millions de personnes menacées par la faim au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe.Image : Ashley Cooper/Global Warming Images/picture alliance

D'après la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), le nombre et la durée des sécheresses ont augmenté de 29 % depuis 2000. Même si des efforts sont faits, ils restent insuffisants.

La sécheresse prend de l’ampleur.

Les puits sont à sec, les enfants malnutris, les troupeaux décimés et la faim augmente, tout comme les conflits. C'est le visage que présentait le village de Kapetedia, dans le comté de Turkana, dans le nord-est du Kenya, en 2022. 

Deux ans après, les images en provenance de la région montrent que la situation ne s'est pas améliorée et que la sécheresse fait des ravages dans de nombreux comtés du Nord et de l'Est du pays.

Selon la CNULCD, jusqu'à 40 % des terres de la planète sont dégradées, ce qui affecte directement la moitié de la population mondiale, et le nombre et la durée des sécheresses ont augmenté de 29 % depuis 2000.

Un champ de maïs asséché au Malawi.
L'Afrique australe est menacée par une pénuries de céréales en raison de la grave sécheresse due principalement au phénomène climatique El Niño, a prévenu fin avril l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).Image : Mirriam Kaliza/DW

De graves conséquences

L'Est du continent n'est pas la seule région concernée. Les pays du Sahel aussi, sans oublier l'Afrique australe. 

Le Zimbabwe, avec notamment la Zambie voisine et le Malawi, est l'un des pays d'Afrique australe les plus touchés par la grave sécheresse liée au phénomène climatique El Niño

Ces trois pays, qui ont déclaré récemment l'état de catastrophe naturelle, sont confrontés à des pertes de récoltes considérables.

Entre 40 % et 80 % de leurs productions sont décimées. Cette année, certains cultivateurs zimbabwéens ont tout perdu et arrivent à peine à nourrir leurs enfants. 

"La nourriture est un grand défi. Parfois, les enfants apportent de la bouillie à base de maïs à l'école. C'est différent des années précédentes, lorsque nous avions de bonnes saisons de pluie et que je pouvais au moins préparer quelque chose de décent pour eux. Nous ne pouvons désormais nous permettre qu'un seul repas par personne et par jour parce que nous n'avons pas le choix", Letwin Mhande, mère de quatre.

La situation que vivent certaines régions d'Afrique australe, les populations du Sahel la connaissent depuis longtemps.

Les bonnes pratiques au Niger

Au Niger, les communautés pastorales et semi-nomades de Maradi, dans le sud du pays, vivent essentiellement de l'élevage. Cette année, les troupeaux de la région sont affaiblis et meurent à cause de la chaleur et de la sécheresse qui ont dégradé les pâturages.

Technique de demi-lune au Niger.
Les demi-lunes sont utilisées pour récupérer et restaurer la fertilité de terres dégradées destinées aux cultures pluviales ou à la régénération de la végétation naturelle.Image : DW/K. Tiassou

Mais des initiatives sont prises pour lutter contre la désertification. 

C'est le cas dans la commune de Gabi où le changement sur certains sites, comme celui de Takoudé, est radical. Il y a quelques années, l'espace était une étendue désertique de 400 hectares où rien ne poussait.

Mais aujourd'hui, avec les travaux de reverdissement, notamment la réalisation de demi-lunes (une technique ancestrale de récupération des terres dégradées), l'ensemencement des espèces herbacées et la plantation de plus de 20.000 arbres ont permis de redonner vie au site.

Des résultats encourageants

Même si ce n'est pas encore suffisant, Issa Na Lokoyo, chef de service environnement de la commune de Gabi, se réjouit déjà. 

"On a eu à planter deux espèces qui sont l'acacia Sénégal et le bauhinia rufescens. Pour ce qui est des herbacées, on a eu quand même à mettre l'acacia tora. Vous avez vu l'impact des travaux qu'on a eu à faire pour récupérer ce site : il y a le retour de la faune sauvage. Il y a même des gazelles qui sont revenues sur ce site. Et maintenant, il y a les écureuils, les lièvres, les serpents. C'est énorme".

Le site complètement restauré permet à la population riveraine d'en tirer pleinement profit.

"Grâce à la restauration, nous n'avons pas de problème d'exode ou d'immigration des jeunes. On n’a pas besoin d’aller chercher la nourriture ailleurs. Cela se fait désormais sur place. Les arbres ont bien donné et les femmes cueillent les fruits pour subvenir à leurs besoins. Aucun animal des éleveurs ne pénètre sur le site avant que le feu vert soit donné. Il faut qu'il soit bien régénéré", a expliqué Yacouba Bako, président d'un des six comités de gestion du site. 

Les grandes plaines, savanes, déserts, toundras, plateaux montagneux et les autres prairies naturelles : de l'ordre de la moitié de toutes ces étendues, sont jugées dans un état dégradé, selon un récent rapport de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).

Ces territoires incluent aussi les déserts et les zones humides.