Une intervention justifiée
11 août 2014L'armée de l'air américaine n'est ni l'Armée du salut ni la Croix rouge internationale, relève die tageszeitung, elle lutte pour les intérêts de la superpuissance. Et pourtant, son intervention en Irak mérite notre soutien. Car elle a pour objectif de protéger des dizaines de milliers de personnes face à l'avancée des terroristes islamistes. Et l'aviation n'effectue pas seulement des bombardements, elle largue aussi des vivres pour les populations en danger.
La force militaire ne devrait être utilisée qu'en dernier recours, estime de son côté la Frankfurter Rundschau, mais en Irak, c'est manifestement le seul moyen de protéger les Yézides, les chrétiens et les Kurdes. Les Etats-Unis ont pris les devants, assumant ainsi la responsabilité de la communauté internationale, y compris celle de l'Allemagne.
Il est aussi dans l'intérêt de l'Allemagne de stabiliser la situation dans le nord de l'Irak, renchérit die Welt. Le pluralisme et la démocratie jouent un rôle important dans la région autonome du Kurdistan irakien. Son président, Massoud Barzani, cherche la conciliation avec la Turquie et la coopération politique avec l'Occident, mais pas la confrontation avec Israël. Ce qui ne va pas de soi dans cette partie du monde. Barzani doit être soutenu, particulièrement par Berlin. Une discussion s'impose sur le développement de la politique allemande envers l'Irak et le Kurdistan. L'appel à accueillir des réfugiés est tout à fait justifié sur le plan humanitaire. Mais on ne peut pas se contenter de cela.
La Süddeutsche Zeitung revient sur l'élection présidentielle de dimanche en Turquie, remportée par le Premier ministre. Recep Tayyip Erdogan est arrivé au sommet du pouvoir, écrit le quotidien, mais cela ne va pas lui suffire. Les fonctions de président ne conviennent pas au populiste Erdogan, qui veut transformer le système turc pour en faire une démocratie présidentielle à l'américaine. Le problème, c'est que les contrôles démocratiques du modèle américain sont complètement étrangers au centralisme turc. Il n'y a pas de parlement à deux chambres à Ankara. Nulle part le pouvoir n'est réparti avec équilibre, il est seulement concentré. Et à l'avenir, il le sera dans les mains du président.