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Les Wazalendo, ces jeunes qui combattent le M23

Zanem Nety Zaidi
14 avril 2023

Des blocages de routes et des manifestations spontanées ont eu lieu après des arrestations d'une soixantaine de jeunes Wazalendo par les FARDC.

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Une personne transporte du personnel sur un scooter en bois fabriqué à la main à Goma, en République démocratique du Congo (01.11.2022)
La province du Nord-Kivu dont la capitale est Goma (en image) fait face aux assauts des rebelles du M23Image : Augustin Wamenya/AA/picture alliance

Ces jeunes sont regroupés en groupe d'autodéfense. Wazalendo, qui littéralement signifie "patriotes" en Kiswahili, est l'appellation attribuée à ces jeunes qui se réunissent désormais dans presque chaque localité du Nord-Kivu depuis la résurgence de la rébellion du M23 en janvier 2022.

S'ils combattent, ces jeunes ne constituent pas un groupe armé avec des buts politiques comme le seraient d'autres dans la région, rassure Patrice Kubutanwa, analyste sociopolitique et juriste congolais.

Ecoutez les explications de Zanem Nety Zaidi, le correspondant de la DW à Goma

"Les Wazalendo ne sont pas une milice, encore moins un groupe armé, explique l’analyste à la DW. Ce sont seulement des groupes de jeunes patriotes qui se sont mis ensemble dans le but de défendre leurs milieux naturels contre l'agression rwandaise et les rebelles du M23. D'ailleurs, ce qui nous intrigue, c'est le fait de voir que l'armée congolaise, les FARDC, sont en train de les traquer et les mettre en prison. C'est ce que nous ne comprenons pas."

Aucun contrat avec les FARDC

Tout le monde doit respecter le cessez-le-feu, répond l'armée, qui assure aussi ne pas crontrôler ou avoir passé de contrats avec le Wazalendo.

Jean-Marie Muzalendo, chef de groupe wazalendo, confirme, mais ne comprend pas les réactions des militaires et les arrestations.

"Nous venons d'être arrêtés par les FARDC parce qu'elles nous accusent de détenir illégalement des armes, raconte Jean-Marie Muzalendo à la DW. Nous combattons avec nos armes blanches comme vous le voyez ici, et les quelques armes de guerre que nous avons, nous les récupérons des mains des rebelles que nous parvenons à neutraliser. Si nous étions en collaboration avec les FARDC, nous aurions des armes sophistiquées et même des belles tenues. Mais regardez comment nous sommes habillés."

Kinja Bonane, acteur de la nouvelle société civile du Congo s'en prend aussi aux FARDC. "L'armée devrait être clémente envers ces jeunes qui, contre vents et marées, se battent pour défendre leurs entités", insiste-t-il.

Un rebelle du M23 s'appuie sur un véhicule à Kibumba, dans l'est de la République démocratique du Congo (23.12.2022)
Jeudi (13.04.2023), le chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi a exclu tout dialogue avec les rebelles du M23Image : GLODY MURHABAZI/AFP via Getty Images

Appels à la libération des jeunes Wazalendo

Kinja Bonane redoute même désormais que d'autres jeunes Wazalendo s'attaquent aux FARDC sur leurs compagnons arrêtés ne sont pas libérés.

"Que dit notre constitution à ce sujet ? Chaque Congolais a le devoir de défendre sa patrie en cas d'agression extérieure ; c'est ce que ces gens sont en train de faire. Cher commandant des opérations Sokola 2, ayez le courage de libérer ces gens sans condition, parce que je ne doute pas que les forces résistantes vont s'en prendre à vous", explique-t-il. Un message répété dans la rue à Goma.

Zanem Nety Zaidi Correspondant à Goma en RDC pour le programme francophone de la Deutsche WelleZanemNety