Après Magdebourg, l'immigration au coeur de la campagne
23 décembre 2024Depuis le début de la campagne électorale, les questions économiques, dans une Allemagne affaiblie, étaient au coeur des débats.
Mais l'attaque de vendredi soir, perpetrée par un réfugié saoudien, a replacé l'immigration au premier plan. Pour le tabloid Bild, "bien que le contexte du terrible attentat de Magdebourg n'a pas encore été clarifié, une chose est claire : il y aura un avant et un après dans cette campagne électorale".
Un avantage pour les partis les plus à droite de l'échiquier politique allemand dont l'AfD. Depuis sa création en 2013, le parti, actuellement deuxième des sondages, prône une politique migratoire très stricte. Certains de ses membres sont même partisants du concept de remigration.
Le parti populiste BSW, très populaire à l'est du pays et dont la ligne idélogique fourre-tout va de l'extrême gauche à l'extrême droite, prône aussi une politique migratoire très restrictive.
Pour le polilogue Benjamin Höhne, contacté par la DW, le contexte actuel est propice au discours anti-immigration porté par ces deux formations.
"La tendance est à une droitisation des débats. Une politique migratoire ouverte, qui tente de reconnaître globalement les droits de l'homme, n'est plus à la mode. Des événements aussi catastrophiques que ceux qui se sont produits à Magdebourg ne feront probablement qu'accentuer cette tendance."
L'immigration vu sous un seul angle
Alors que l'Allemagne fait face à un manque croissant de main d'oeuvre et à une natalité en berne, l'arrivée de travailleurs étrangers est inévitable pour de nombreux économistes mais aussi certains partis comme le SPD.
Mais selon Benjamin Höhne, la question migratoire n'est plus vu que sous le prisme identitaire et sécuritaire."L'immigration est presque exclusivement discutée sous l'angle des menaces potentielles pour la sécurité du pays", explique-t-il. "Ce faisant, d'autres facettes du thème de l'immigration sont reléguées au second plan comme le manque de personnel qualifié. Je crains que l'attentat de Magdebourg ne renforce encore cette tendance existante".
Au discours des politiciens de l'extrême droite allemande s'ajoute celui d'Elon Musk, le patron de X. Soutien de l'AfD, le millardaire multiplie depuis vendredi soir les déclarations anti-immigration et à même appeler à la démission du chancelier Olaf Scholz.